THE CRIMSON RIVERS
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 INTRIGUE N°1

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Maitre du jeu
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MessageSujet: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty8/5/2011, 5:39 pm


Intrigue n°1

groupe 1

Cymeon Dugal, chevalier de son état et receleur à ses heures perdues, lâcha une colombe en direction d’Avalon un beau matin de printemps. Porteuse de guerre et non de paix comme ses plumes auraient pu laisser le présager, à sa patte droite était noué un texte. « La ruelle derrière la taverne du Chat Noir, après la tombée de la nuit, d’ici trois jours. Si vous souhaitez le Graal, apportez quatre cent livres. » Les instructions étaient claires. Les Druides et les Prêtresses seraient-ils prêts à payer une telle somme pour l’objet le plus convoité du moment ? D’autres avaient déjà échoué à faire affaire avec Cymeon, mais cette fois-ci serait la bonne. L’objet lui pesait, être en possession du Graal était source d’inquiétudes, il lui fallait le revendre à bon prix maintenant.

Lorsque la colombe arriva à Avalon, ce fut la stupeur. La rumeur se dissipa au sein de la communauté avant que la Grande Prêtresse et le Haut Druide ne prennent une décision. Finalement, ce fut décidé : Anndell Lucedith et Adalheidis Rathtref seraient envoyés au rendez-vous. La jeune prêtresse aux cheveux clairs avait souvent prouvé sa loyauté envers leur race, et si elle souhaitait des méthodes plus radicales, c’était le moment pour les appliquer. Quant au jeune Anndell… Certes, il n’était pas l’envoyé parfait, mais au fond d’eux les Druides savaient qu’il ferait honneur à ses origines. La nouvelle arriva rapidement aux oreilles d’une jeune prêtresse de la cour de Camelot, dont la sœur était restée sur Avalon. Elle se croyait sauve mais c’était sans compter les Marcheurs de l'Ombre qui, sachant que le Graal était dans la nature et que son propriétaire actuel faisait des offres à diverses personnes, comptaient bien questionner quelques Prêtresses au sang neuf. Plusieurs d'entre eux dont Yaolt Meery acceptèrent la tâche. La jeune prêtresse en question gît désormais inerte dans un coin reculé de la forêt de Brocéliance, mais ne dites rien, personne ne le sait…
Les Marcheurs connaissant désormais l’heure et le lieu du rendez-vous, décidèrent sans une once d'hésitation d’y envoyer Yaolt afin qu’elle récupère le Graal. Et ceci sans dépenser une seule des livres demandées. A quoi bon lorsqu’ils pouvaient s’emparer de l’objet de force ?
Néanmoins ils ignoraient que leur cette dernière n’aurait pas seulement à faire à une prêtresse, un druide et un humain, mais à cinq jeunes gens.

En effet, loin de se jeter dans la gueule du loup seuls, Anndell et Adalheidis firent appel à leur ami en commun, Pépin Hamleigh, qui dans sa bonté et sa loyauté habituelle accepta d’aider ses compagnons. Alors qu’il sortait de chez lui le soir du rendez-vous, Anndell éveilla la curiosité de sa jeune colocataire, Ozwen Melbeth. Cela n’était pas dans les habitudes du jeune homme de partir de la sorte, la nuit tombée… Intriguée, cette dernière enfila donc sa cape et se faufila hors de la maison afin de suivre son ami en silence à travers les ruelles plongées dans le noir. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il rejoignit Adaldeheis et Pépin et qu'ils se rendirent jusqu’à Sombreris. Passant devant le Chat Noir en ce demandant ce que son ami lui cachait, des papillons se formèrent au creux de ses reins. Pourquoi cette virée secrète ? La jeune femme retînt son souffle, se dissimulant au coin d’un mur. Des voix se firent alors entendre, dans le silence de la nuit. La transaction commençait, mais comment Anndell, Adalheidis et Pépin pourraient-ils expliquer que les Prêtresses et les Druides n’avaient pu réunir une telle somme mais seulement trois cent livres en poche ? Un butin certes considérable mais insuffisant. Cymeon serait-il enclin à abaisser son prix ?

Ce que tous ignoraient, cependant, c’est que tapie dans l’ombre à l’opposé d’Ozwen, Yaolt attendait son heure.

Vous disposez de deux jours pour répondre
- Ordre de passage -

Ozwen
Invité mystère n° 2
Cyméon
Anndell


Au fur et à mesure que l'intrigue évolue, certains d'entre vous recevront des indications par mp (suspense quand tu nous tient), soyez vigilants et surveillez votre boîte !

HAVE FUN LES AMIS !!


Dernière édition par Maitre du jeu le 16/10/2011, 11:21 am, édité 2 fois
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Anndell Lucedith

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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty9/5/2011, 5:22 pm

    Le soir était finalement venu. Anndell quitta discrètement sa couche, veillant à ne faire aucun bruit susceptible d'éveiller la jeune femme endormie non loin. Enfilant sa cape qu'il avait volontairement laissé à portée de main, il sentait l'appréhension grignoter peu à peu toute la détermination qu'il avait pu avoir jusqu'ici. Il faut dire qu'il s'était attendu à tout, sauf à ce qu'on lui confie un jour une mission d'une telle importance, lui qui avait, en quelque sorte, trahi son ordre en reniant ses pouvoirs. Il l'avait accepté bien sûr, même s'il n'était pas certain d'avoir eu le choix, et si cela devait déranger pour de bon la quiétude dans laquelle il vivait jusqu'ici. Ces temps étaient, visiblement, révolus. On n'allait pas chercher un présumé Graal en espérant regagner son foyer comme si rien ne s'était passé par la suite... Le jeune druide soupira. Il avait su que les choses iraient dans ce sens dès que les premières bribes de magie l'avaient effleuré, alors qu'il vaquait à ses occupations dans les rues de Camelot. Sans doute n'échappait-on pas à son Destin, et le sien venait de le rattraper, et piétinait son petit monde sans aucune pitié.
    Interrompant le fil de ses pensées, il attrapa sa sacoche et, sans un bruit, se dirigea vers l'entrée. Mais alors qu'il poussait la porte, un mauvais pressentiment le fit s'immobiliser. Tout cela n'était-il pas un peu trop simple ? N'était-ce pas du Graal qu'il s'agissait ? Arthur avait remué ciel et terre pour le retrouver, quand ils leur suffiraient de quelques pièces de monnaie pour se l'approprier ? Anndell décidément, n'aimait pas cela, et c'est loin d'être rassuré qu'il était sur le point de se rendre au lieu de rendez-vous. Les Sombreries. Voilà qui avait de quoi rassurer les cœurs les plus lâches, n'est-ce pas. Un sourire sans joie se dessina un instant sur ses lèvres. Il n'avait jamais été très courageux, encore moins optimiste, et il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il ne reverrait peut-être jamais sa chaumière, ou s'il devait revenir, ce serait tout à fait changé. Il hésita encore, se retourna. Alors que son futur se faisait incertain, c'est le visage d'Ozwen qui passa furtivement dans son esprit. Il y a encore peu de temps, il ne rentrait que pour ses sculptures et sa solitude. Aujourd'hui, les choses étaient un peu différentes et s'il craignait ceux survenus dans la ville, Ozwen elle, n'avait rien de désagréable. Sans s'en rendre compte, il était revenu sur ses pas, pour poser un dernier regard sur la jeune femme. Il s'approcha, remonta sur elle la couverture légère qui avait glissé sur son épaule. Son souffle régulier la soulevait légèrement, et il se perdit dans sa contemplation pour quelques minutes, comme cherchant à immortaliser le moindre trait de la jeune fille dans sa mémoire. Après tout, on prenait le courage là où il se trouvait, et grâce à elle, il avait au moins une raison de rentrer, et ce en bon état. Il sourit encore, avec un peu plus de sincérité cette fois, et enfin il trouva la force de rejoindre l'entrée, pour se faufiler au-dehors, telle une ombre.

    Son pas vif le mena rapidement au point de rendez-vous, où l'attendait déjà Adalheidis, la jeune prêtresse qui devait représenter son ordre, et Pépin, son ami de longue date et sans doute le plus proche. Tous trois échangèrent un regard entendu, mais ne dirent mot, soucieux de préserver le secret et la discrétion de leur rencontre. Il se demanda pourtant si les deux autres étaient aussi nerveux qu'il pouvait l'être, et si son mauvais pressentiment était partagé. Rien ne se lisait sur les traits juvéniles, mais sévères, de la jeune femme, et Pépin ne pipait mot, se contentent d'échanger avec lui quelques regards, lorsque l'occasion lui en était donné. C'est donc dans le silence le plus complet qu'ils se dirigeaient vers le lieu où ils devaient rencontrer ce mystérieux chevalier, détenteur d'un des objets les plus précieux au monde. Quant à savoir ce que le calice faisait en la possession d'un tel homme, sans pouvoir ni statut particulier, nu d'entre eux n'avait posé la question et le druide n'en avait cure. Il aurait, de toute façon, mille fois préféré que son ordre l'oubli, surtout pour une mission de cet acabit.
    Enfin, ils pénétrèrent dans les Sombreries, quartier qui n'avait décidément pas volé son nom. Les ombres semblaient converger dans leur direction, et les bâtiments se refermer sur eux tant ils étaient proches. Les rues étaient jonchées de détritus, et tout ici respirait la saleté. Si le reste de la ville ne brillait pas toujours par sa propreté, rien n'était comparable à cette partie de la ville, où il se gardait en général de poser le pied, surtout lorsque la nuit venait prêter main forte à ses ombres, et charmants coupeur de gorges. Ils dépassèrent finalement l'enseigne du Chat Noir, où les lumières brillaient encore, quand des rires et cris de toute sorte s'y faisaient entendre. Une silhouette massive se détacha soudain dans l'ombre d'une ruelle, et les trois envoyés s'arrêtèrent, le temps de se jeter un regard entendu. Chacun portait sur lui, en tout et pour tout, cent livres, pour un butin de trois cents livres en tout, soit très loin de la somme initialement demandée par le chevalier. Quant à savoir quand et comment ils allaient devoir lui annoncer la nouvelle, ils ne le sauraient sans doute qu'une fois la conversation engagée. Ce qui était certain, c'est qu'ils devaient à tout prix quitter les Sombreries avec le Graal dans leur sacoche. Anndell n'osa même pas s'aventurer dans le recoin de son esprit où, inlassablement, une petite voix lui murmurait qu'il n'était même pas certain d'être capable d'user de ses pouvoirs si les choses devaient mal tourner, ce qui, s'il suivait son instinct, ne manquerait pas d'arriver.


Dernière édition par Anndell Lucedith le 11/5/2011, 10:38 am, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty10/5/2011, 8:57 pm

La nouvelle était tombée le matin-même mais même alors que la nuit était tombée, même alors qu'Adalheidis se préparait à une plongée dans les bas fonds dont elle se serait bien passée, elle avait du mal à admettre que ce qu'elle lisait et relisait inlassablement était bel et bien la vérité... La missive était étalée sur la table de sa salle à manger à côté d'une bourse de cuir qui tintinabulait joliment et dont le contenu luisait à la lueur chaude des bougies et de la cheminée qui flambait joyeusement. Vraiment c'était une soirée que la jeune prêtresse aurait préféré passer sur son fauteuil perdue dans des couvertures de laine que bravant le sort avec une petite fortune dans les coupe-gorges de Camelot. Tout lui indiquait que les prêtresses et les druides allaient se jeter dans la gueule du loup pour une raison stupide. Quelqu'un prétendait avoir le Graal et exigeait qu'on lui remette 400 pièces d'or, rien de moins, en échange de la relique. Comme les pièces ne poussaient pas sur les arbres, on n'avait pas pu en réunir plus de 300 et on l'envoyait, elle entre autres, pour implorer la pitié et la compassion d'un être qui en était visiblement dénué. Adalheidis savait qu'on l'avait choisi en raison de son attitude et non pour ses compétences, elle qui n'avait rien d'une combattante ou d'une habile négociatrice. Sous cette affectation hasardeuse, elle reniflait une volonté de lui donner une bonne leçon. Une randonnée nocturne dans Sombreris, rien que ça... Elle avait attaché ses longs cheveux blonds si repérable d'une façon qui se voulait pratique et avait passé des vêtements de voyage souples et usés qui ne la gênerait pas dans ses mouvements avant de s'armer d'une dague longue, recourbée et acérée qu'elle avait laissé bien en évidence de façon à ne pas laisser planer l'ambiguité sur sa capacité à se défendre. Mais avant tout ce n'était pas sur sa capacité à manier la lame qu'elle comptait en cas de problème. Son pouvoir d'évocation des morts qu'elle répugnait à utiliser avait grandi en même temps qu'elle et les esprits qu'elle attirait à elle avaient maintenant la capacité d'agir ne serait-ce que de manière minime sur le monde alentours. Suffisamment pour ralentir d'éventuels ennemis et lui laisser le loisir de s'enfuir sans demander son reste.

Laissant des consignes très claires à ses domestiques, elle s'empara de la centaine de pièces d'or qu'elle devait convoyer et s'enveloppa dans sa cape avant de descendre au point de rendez-vous où elle retrouva, non sans un soulagement qu'elle tâcha de dissimuler le mieux du monde, Pépin. La tension ce soir-là était presque palpable, physique et la nuit d'un noir d'encre ne faisait rien pour améliorer la situation. Leur dernier larron de leur trio improvisé et mal préparé ne mit pas longtemps à les rejoindre. Un druide. Andell quelque chose. Un illustre inconnu. Pas l'équipe idéale pour aller risquer sa vie pour un prétexte fallacieux mais la jeune femme n'avait pas le choix et reserrant les pans de sa cape pour se protéger du froid, ou peut-être pour se donner un peu de courage, elle emboîta le pas de ses compagnons en se disant qu'à chaque mètre la situation devenait un peu plus grotesque, glauque et dangereuse. La ruelle derrière la Taverne du Chat noir. Un foutu coupe-gorge, oui. Entre les façades aveugles et les bruits louches qui provenaient à vrai dire d'un peu partout, Adalheidis était à fleur de peau, prête à sursauter au moindre son. Finalement arrivés au point de rendez-vous, la jeune femme ramena une de ses mains délicates à l'intérieur de sa cape la posa sur la garde de sa dague prête au pire.

"Bien, je suppose que notre correspondant ne devrait plus tarder...", laissa-t-elle échapper dans l'espoir que sa voix dissipe un peu cette impression de peur qui l'envahissait par vague.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty14/5/2011, 7:09 pm


C'était une journée parfaite, le genre de journée que l'on voudrait avoir tous les jours. Un soleil resplendissant planait sur Camelot, offrant sa chaleur réconfortante à la populace et aux bêtes. Debout depuis six heures du matin, j'avais fini l'une des commandes d'un bon ami qui désirait résoudre quelques soucis d'architecture au sein de sa modeste maison. Son sourire ravi m'avait réchauffé le cœur et, encore une fois, je m'étais senti utile dans ma tâche de charpentier. J'avais fêté cette énième commande dans ma grange, à raconter des histoires farfelues aux enfants des rues voisines. Néanmoins, j'avais du les chasser après une longue heure de distraction, le boulot m'appelant à la tâche. Je ne m'en plaignais, j'aimais particulièrement bien mon métier. Le souvenir d'Esther, une bonne amie à moi, me hurlant presque dessus parce-que je travaillais de trop m'arracha un sourire amusé et bienveillant. Elle n'avait peut-être pas tort, mais c'était dans ma nature de me déchainer comme un fou. J'étais comme une puce, j'ai le besoin vital de m'occuper les mains si je ne voulais pas être gagné par l'exaspération et l'impatience. D'ailleurs, je ne suis pas un gros dormeur, mes nuits de sommeil se résument à six heures grand maximum. Voyons le bon côté des choses, je peux me consacrer pleinement à mes activités sans être gagné par la fatigue, c'est un bon point pour mes revenus!

La nuit gagna bien vite sur la journée, laissant ses filets ombrageux recouvrir la contrée dans les moindres recoins. J'aimais cette période de la journée où l'on ressentait subitement la fraîcheur nocturne s'immiscer entre les venelles étroites de Camelot et vous titiller le bout du nez jusqu'à vous en donner des frissons. Frémissant, j'inspirai une bonne bouffée d'air frais avant de finir les dernières touches de mon travail. Une demi-heure plus tard, je me retrouvai à déambuler à travers les ruelles plongées dans la pénombre, repensant à cette nuit-là où Anndell et Adalheidis avaient sollicité mon aide pour aller au rendez-vous imposé par le chevalier Cymeon Dugal. C'était une histoire de Graal, une de ces histoires qui éveillait ma curiosité indubitable. Et puis, je ne pouvais rien refuser à mes amis. Ils m'auraient demandé d'aller me battre à leurs côtés, épée à la main, j'aurais sans aucun doute accepté. Mes pas résonnèrent silencieusement comme des échos muets, je me laissais bercer par la mélodie sourde qui dansait autour de moi, me faisant virevolter dans un tourbillon d'excitation et d'impatience. Je tripotai nerveusement la sacoche attachée autour de ma taille qui contenait pas moins de cent livres. Rien que ça. Je n'avais pas pour habitude de me promener avec autant d'argent sur moi, et ça ne risquait pas de se renouveler souvent.

J'arrivai finalement au lieu de rendez-vous, seul. Étais-je en avance? Je balayai les lieux d'un regard méticuleux avant de m'asseoir contre un muret, patientant non sans une once d'anticipation. Je fus extirpé de mes spéculations par l'arrivée prompte d'Adalheidis, suivie de près par Anndell. Leur présence eut tôt fait de me rassurer et je me relevai dans un bond habile. L'atmosphère était désagréablement tendue, je n'aimais pas cette sensation de frôler le danger de trop près. D'un commun accord, nous nous hâtions vers le lieu indiqué par Cymeon. Nous passions aux abords de la Taverne du Chat Noir, un vrai traquenard et lieu contre-indiqué pour les âmes innocentes. Des multiples odeurs âcres me volèrent une grimace et la saleté des lieux m'aurait presque poussé à rebrousser chemin si je n'avais pas un minimum de courage. A bien y repenser, j'aurais du au moins me munir d'une arme, quel quelle soit. J'ai l'air un peu bête là, démuni et prêt à être servi sur un plat en argent aux plus gourmands. La voix de mon amie résonna comme une douce mélodie, ôtant un peu toute cette tension qui m'assaillait de toute part.

"Espérons qu'il ne se soit pas perdu...Ce n'est pas que le décor des lieux ne m'inspire pas grand chose, mais c'est tout comme. "


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Ozwen Melbeth
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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty16/5/2011, 10:13 pm

    A vivre trop proche de quelqu’un, on finit par le connaître mieux que lui-même. Ozwen n’en était pas là, certes. Anndell restait encore un énorme mystère à ses yeux, mais avec le temps, elle avait appris à lire au –delà des mots, ces mots qu’il prenait en excuse pour expliquer l’abattement qui avait peu à peu pris possession de lui, et ses traits fatigués, qui lui donnaient un regard si vieux. Cela durait depuis quelques jours déjà, au point d’inquiéter réellement la jeune femme. Elle ignorait tout du soudain poids que devait porter le jeune homme sur ses épaules, de cette mission qui l’obligeait à renouer avec un clan qu’il fuyait depuis bien trop longtemps. Elle l’ignorait, mais elle ne pouvait affirmer que tout allait bien. Elle avait interrogé les cartes et les astres, les forces immuables du destin, les morts et les animaux, sans espoir. Cela pouvait n’être rien. Qu’un délire dans lequel elle s’enfonçait trop vite. Après tout, il lui avait affirmé que tout allait bien. Avec trop de véhémence, certes. Il avait attisé sa curiosité, et une angoisse grandissait peu à peu dans son ventre, la peur que sa réalité si sereine éclate en morceau. Rester sans réponse la déstabilisait. Ce fut le vent, finalement, son vent chéri, qui lui offrit un indice. Ce vent malin qui jouait violemment avec les feuilles d’un cyprès, avant de tomber soudainement, laissant la plaine dans un silence de mort. Cet avertissement funeste lui suffit à comprendre qu’elle ne se faisait pas d’illusions. Elle savait désormais que si quelque chose devait arriver, cela arriverait de manière imminente.
    Anndell n’avait pas parlé de la journée. Il ruminait, silencieusement, et lorsqu’il daignait ouvrir la bouche, le son de sa voix se bloquait à la base de sa gorge, et il secouait la tête, comme si cela n’avait pas d’importance. Ozwen l’observait un instant avant de détourner le regard. Son silence l’attristait. Comme si les efforts faits durant les semaines précédentes pour se rapprocher et s’apprivoiser éclataient en morceau, les faisant revenir à l’époque où ils n’étaient que deux étrangers vivant sous le même toit.

    Elle avait le sommeil fragile, et léger comme la plume portée par la brise. Il avait probablement tenté de se lever sans le moindre bruit, mais les avertissements qu’elle avait reçus dans les jours précédents lui faisaient garder l’œil vif. Les yeux clos, elle le sentit se diriger vers la porte. Elle se tenait prête à quitter ses draps dès celle-ci claquée. Pourtant, il ne partit pas tout de suite. Il revint vers elle, et sentit son cœur battre plus vite lorsqu’il remonta la couverture sur son épaule. Elle ne savait pas à quoi s’attendre, et tenta de contrôler sa respiration, imitant celle d’une enfant endormie.
    La porte claqua enfin, et elle se redressa sur son lit. Elle n’avait pas de temps à perdre à tergiverser. Anndell s’enfonçant dans la nuit sombre, seul, était assez troublant en soi pour qu’elle prenne la décision de la suivre. Elle se leva et regarda un instant la longue tunique blanche qui lui servait de chemise de nuit. Elle n’avait nullement le temps de s’habiller. Elle revêtit ses chausses et sa cape de bure noire, rabattant le capuchon sur sa tête, et se précipita dans la rue. Il pouvait être déjà loin, elle ne pouvait déjà le perdre. Dans la faible lueur des torches grésillant dans l’humidité de la nuit, elle vit sa silhouette si particulière tourner à l’angle d’une rue. Il avançait d’un pas pressé, semblant savoir exactement où est-ce qu’il devait aller. Elle faillit se faire prendre à un moment, lorsque dépassant l’angle d’une maison, elle se retrouva à découvert. Anndell semblait avoir rejoint deux autres personnes, un homme et une femme, dont elle distinguait mal les traits dans la pénombre. Qui étaient-ils, que faisaient-ils là ? La femme dégageait une sorte d’aura magique, elle en était certaine, et une ombre assombrit son regard lorsqu’elle reconnut l’aura si particulière des prêtresses. Le groupe se remit en marche, et elle les suivit, à distance respectable, l’incompréhension grandissant en elle alors qu’ils arrivèrent aux Sombreries. Que venaient-ils faire en ces lieux, une pareille nuit ? Se cachant du mieux qu’elle pouvait derrière une palissade de bois, elle s’accroupit et attendit. La nuit allait être longue, et elle n’aurait probablement pas toutes les réponses à l’aube. Mais elle avait trop longtemps vécu dans les secrets et les non-dits pour accepter que l’homme qui prenait une importance un peu trop grande à ses yeux, se mette à lui cacher des choses aussi obscures. Que faisait-il en compagnie d’une prêtresse, lui qui avait renié sa foi depuis si longtemps ?

    L’attente insoutenable lui comprimait la poitrine. Mais de l’autre côté de la sombre ruelle, quelqu’un sortit soudain de l’ombre.
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Cymeon Dugal

Cymeon Dugal

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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty17/5/2011, 2:54 pm

    Ces trois jours d'attente avaient été considérablement longs. Être en la possession du Graal le rongeait de l'intérieur. Il ne comptait désormais plus les nuits où il s'était réveillé en sursaut, le corps luisant et le cœur tambourinant si fort dans sa poitrine qu'il s'imaginait déjà le voir percer la carapace de sa cage thoracique. Ce début de nuit encore, des images effrayantes l'avaient privé d'un sommeil réparateur dont Cymeon avait pourtant cruellement besoin. Comment pouvait-il ne pas éveiller les soupçons sur lui, s'il arrivait au palais les traits tirés et plus blanc qu'un linge, épiant chaque visage avec l'impression que tous les regards étaient braqués sur lui. Il devait se débarrasser de ce calice de malheur, qui paraissait lui avoir laissé en cadeau une espèce de malédiction. Le prix qu'il avait fixé n'était pas si énorme, et il était persuadé que les druides et prêtresses seraient au rendez-vous. Ce soir, il se libérerait enfin de l'emprise étrange que l'objet avait sur lui.
    Après un réveil brutal, le chevalier reprit son souffle et passa une main sur son visage humide. Lorsqu'il retrouva enfin ses esprits, ses yeux dérivèrent vers la petite fenêtre qui donnait directement sur le ciel étoilé. Bien, la nuit venait de tomber, il était temps pour lui de se rendre au lieu de rendez-vous. Cymeon s'habilla et s'arma, son épée à sa ceinture, et sa dague dans ses bottes. La dernière fois qu'il avait voulu vendre le Graal, la rencontre ne s'était pas déroulée comme il l'espérait et il avait plutôt failli y laisser un bras, voire la vie. Cette fois, il serait préparé. Les druides et prêtresses seraient probablement plus honnête que son précédent interlocuteur, néanmoins, le chevalier n'avait jamais eu confiance en ces êtres magiques. Revêtant son masque de rôdeur, il se faufila à l'extérieur de sa chambre pour gagner les ruelles sombres et étroites de Sombreris.

    Le lieu de rendez-vous n'avait pas été choisi au hasard. Ayant souvent arpenté ces ruelles à la recherche de bonnes affaires, Cymeon les connaissait comme sa poche. Si cette transaction se déroulait mal, il pourrait facilement semer ses opposants. Et quoi de mieux pour cela, qu'un dédale de rue aussi sombres et effrayantes que si elles avaient été pillées la veille. Enfin proche, il laissait son cheval à quelques pâtées de maison afin d'avoir un point de repli. Ses mains tremblaient lorsqu'il se saisit du sac contenant l'objet convoité. Il ne devait pas laisser voir à ses interlocuteurs qu'il était si pressé de se débarrasser de lui... Le chevalier inspira profondément avant de prendre la route vers la taverne du Chat Noir, une de ses paumes reposant sur le pommeau de son épée en guise de prudence. Grâce à l'obscurité, il parvient à distinguer trois silhouettes déjà sur place. Il ne s'attendait pas à autant de prétendants, mais soit, il ferait avec. Sortant de l'ombre, Cymeon marcha calmement jusqu'à eux avant de s'arrêter, laissant une distance raisonnable entre lui et le petit groupe composé de deux hommes et une femme. Il devina aisément qu'il s'agissait d'une prêtresse, et même s'il considérait que les hommes représentaient une menace supérieure, il décida de garder un œil sur elle.

    "Messieurs... Madame... Belle nuit, n'est-ce pas ?" dit-il nonchalamment en guise de présentation. Il étudia attentivement les personnes qu'il avait en face de lui, cherchant à savoir lequel d'eux était armé, et mieux, lequel d'eux disposait de l'argent qu'il convoitait. A priori, il comptait trois bourses, ils s'étaient donc divisés la somme. Cela ne lui plaisait que trop peu, mais encore une fois, rien avec cette affaire ne se passait comme il l'aurait imaginé. "Place aux affaires, voulez-vous ? Avez-vous mes quatre cents livres ?"

    Quelque chose ne tournait pas rond cela dit, il pouvait le sentir. Ou était-ce seulement l'appréhension d'une embuscade, comme il avait pu le vivre il y a de cela quelques semaines ? A force de perdre du temps dans la vente, la rumeur avait gonflé, et il n'était plus à l'abri derrière son alias, le rôdeur masqué. Si ce foutu calice lui coûtait son rang et sa couverture, sa vie serait terminée. Il serait jeté aux oubliettes, voire pire, exécuté. Et malgré son insatiable appât du gain, Cymeon regretterait probablement amèrement de ne plus pouvoir être chevalier, car au fond, il aimait beaucoup cela. Il se tînt droit et prêt à réagir, attendant que l'un d'eux prenne la parole, ainsi il identifierait certainement le chef du groupe et saurait lequel d'entre eux était le plus à craindre.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty18/5/2011, 7:31 am

    Alors que la tension est palpable, et que les quatre protagonistes s'apprêtent à négocier, personne ne semble porter attention à la jeune fille tapie dans l'ombre... Personne, sauf deux ivrognes sortant du Chat Noir. Titubant un peu, l'haleine fétide et les vêtements en lambeaux, ce qui laissait présager de quelconques mécréants, ils s'approchent d'Ozwen sans que cette dernière, bien trop occupée à écouter ce qui se tramait dans la ruelle d'à côté, ne les entendre - et puis après tout, les personnes traînant comme cela à Sombreris était d'un commun ! Ce ne fut que lors ces deux molosses furent devant qu'elle qu'elle leva les yeux, ses grands yeux innocents. Le rire gras, l'un d'eux lui demande ce qu'une jolie jeune fille comme elle faisait dans un quartier comme celui-ci, alors que l'autre lui empoigne le bras afin de la relever. Aucune chance de se faufiler sans trop de casse, sa poigne d'homme enivré étant bien trop forte - et pourtant il n'était pas assez alcoolisé pour ne pas être conscient.

    Essayer de se battre ? Appeler à la rescousse et ainsi révéler sa présence ? Le dilemme qui se présente à elle fera sûrement tout basculer
    .
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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty25/5/2011, 6:23 am



(Ou la la honte à moi! J'avais même pas vu que c'était mon tour T.T)


"Anndell, si on ressort vivant de toute cette mésaventure, on ira se bourrer la gueule jusqu'au petit matin..."

Je préférais sans aucun doute l'atmosphère frivole et chaleureuse qui régnait au sein de ma grange en pleine journée qu'à celle qui amplissait les venelles sombres et fourbes que l'on foulait actuellement. Le miaulement des chats qui m'était d'ordinaire affectueux semblait être un avertissement quant à notre présence en ces sombres lieux. Je pense bien que je n'étais pas fait pour être l'un de ces infâmes tueurs qui tréprignait d'impatience au détour d'une ruelle, un poignard en main et l'oeil vivace. La présence de mes compagnons était un tant soit peu rassurante, mes épaules s'affaissèrent légèrement sans pour autant être ôtées de toute la tension qui léchait chaque recoin des Sombreris. Anndell avait tout intérêt à m'offrir un verre, et même plusieurs si cette entrevue se passait pour le mieux, ce que j'espérais au plus profond de moi-même. Quoiqu'il en soit, nous attendions comme des petites souris, à l'affût du moindre mouvement.

De nature attentive, je repérais promptement le claquement silencieux de bottes contre les pavés humides et salaces, laissant supposer l'approche de notre rendez-vous. Une silhouette masculine se distingua dans l'ombre massive, une allure qui en imposait pas mal je dois dire. Mais ne nous laissons point intimider! "Messieurs... Madame... Belle nuit, n'est-ce pas ?" Elle aurait pu l'être si nous étions dans un endroit plus accueillant. "Bonsoir...Ma foi, j'ai rencontré des nuits plus charmantes." Je l'observai d'un oeil inquisiteur, le détaillant de la tête aux pieds comme je le ferais avec n'importe qui d'autre. Il y avait comme de l'assurance, de la confiance en soi et une dominance non négligeable. Il était certain que ce n'était pas le genre de gars avec qui plaisanter, particulièrement lorsqu'il était question d'argent. "Place aux affaires, voulez-vous ? Avez-vous mes quatre cents livres ?" Du genre direct, il n'avait plus besoin de faire ses preuves. Je jetai un coup d’œil à mes compatriotes, curieux de savoir si l'un d'eux allait élever la voix pour répondre à ce noble intriguant. Je lançai une œillade discrète à Anndell, l'invitant à répondre. Je n'étais qu'un intermédiaire, moi. J'espère qu'il n'allait pas rester silencieux trop longtemps, cela serait plutôt embêtant! (Comment ça c'est une excuse bidon? Chut!)

Ce n'était peut-être qu'une impression, mais j'avais la désagréable sensation que quelque chose allait se passer d'un moment à l'autre, éveillant notre attention soudaine. J'avais aussi le pressentiment que nous étions suivis, mais c'était sans doute le symptôme de ma paranoïa nouvelle. Après tout, à Sombreris, il fallait s'attendre à tomber sur n'importe qui, et n'importe quoi.

(désolé c'est court Mad)
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Ozwen Melbeth
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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty29/5/2011, 4:24 pm

    Enveloppé de pénombre et portant un masque qui dissimulait partiellement ses traits, l’homme attira tout de suite l’attention d’Ozwen. Il se tenait là, à quelques pas du petit groupe, comme pour mettre une distance respectable entre lui et eux. L’atmosphère avait changé dès l’apparition de l’inconnu, la jeune femme pouvait le sentir dans tout son être. Les corps étaient tendus, la peur, l’appréhension et l’excitation se mêlaient et venaient empoisser l’air environnant. Ozwen se renfonça dans sa cachette. Quoiqu’il pu bien se passer cette nuit, la jeune femme n’était pas sûre qu’elle apprécierait. L’homme éleva la voix dans un murmure, une voix grave et caverneuse, pourtant teintée d’une certaine nonchalance, mais l’était-il vraiment, ou ne cherchait-il qu’à se donner une contenance ? Seuls les derniers mots lui parvinrent, et elle frissonna, d’angoisse. « place aux affaires, voulez-vous ? avez-vous mes quatre cents livres ? » Ozwen se mordit la lèvre pour retenir une exclamation qui montait le long de sa gorge. Quatre cent livres. Soit une petite fortune. Qu’est-ce qui, à Camelot, valait aussi cher ? Et valait, surtout, qu’une prêtresse et un druide se déplacent pour lui ? Elle ne pouvait imaginer qu’Anndell possède cette somme, elle en était persuadée. Les deux jeunes gens l’accompagnant ne semblaient pas non venir des classes supérieures de la cité. Que se passerait-il alors, s’ils n’avaient pu réunir la somme convoitée ? L’homme masqué ne semblait pas prêt à faire dans la pitié. Tout cela allait mal se terminer, Ozwen le sentait jusqu’au plus profond de son être.

    Ce qu’elle sentit aussi, ce fut l’odeur aigre du vin exhalée par une bouche ivre. Relevant la tête, elle croisa le regard mort de deux hommes titubant. Bien trop occupée à espionner le petit groupe, elle ne les avait pas entendus venir. Frissonnant au contact de la paume moite d’un des ivrognes sur la peau nue de son bras, Ozwen se releva, tentant de se dégager sans faire trop de bruits. Mais peine perdue. L’homme avait une poigne de fer. Et elle n’avait aucun mal à lire dans leur regard pervers ce qu’ils espéraient lui faire, si elle ne réussissait pas à s’échapper rapidement. Mais comment réussirait-elle à se débarrasser d’eux ? Ils étaient deux, deux fois plus grands qu’elle, deux fois plus gros, aussi. Elle n’avait même pas eu la présence d’esprit de prendre une arme avant de quitter le foyer chaleureux de la maison du druide. Lui rester la possibilité d’user de la magie. Mais elle était consciente qu’à la moindre étincelle, elle se ferait repérer par Anndell et la belle prêtresse aux cheveux blonds. Que se passerait-il si elle interrompait les négociations ? Ce qui se tramait là la dépassait, elle n’en avait aucun doute, mais à force de réfléchir à comment réagir, l’un des hommes l’avait empoigné à la taille, et cherchait maladroitement à remonter son jupon. Un cri naissant s’étrangla dans sa gorge. Quoiqu’il arrive, il ne fallait pas qu’elle se fasse repérer. Le désespoir lui fit monter les larmes aux yeux, et durcit ses traits. Elle releva la tête et darda son regard noir sur les deux ivrognes. Les souvenirs remontèrent à la surface. Ses années passées au sein des Marcheurs l’étourdirent un instant, le temps de mettre en place les pièces du puzzle. Il lui fallait être rapide, incisive, sans pitié. Sa survie en dépendait.

    Face à elle, le plus grand des hommes tomba dans un grognement étouffé, la main agrippée à sa poitrine. Elle n’avait jamais fait cela auparavant, mais Ivanoë lui en avait déjà parlé, maintes fois. Un transfert d’énergie. Affaibli le donneur, désoriente le receveur. Le meilleur moyen de cacher sa présence. Mais elle le maîtrisait mal. L’homme qui la tenait grogna, tentant de comprendre ce qui lui arrivait, et d’instinct, la gifla violemment, l’envoyant rouler par terre. Elle se cacha la tête alors qu’il la dominait de toute sa stature. « espèce de petite traînée, sorcière, qu’est-ce que tu viens de nous faire ? » La voix s’était élevée dans le silence de la nuit, et il ne faisait aucun doute aux yeux d’Ozwen que les quatre maraudeurs l’avait clairement entendue. Il ne restait plus qu’à la jeune Marcheuse de prier pour que ceux-ci la prenne pour celle d’un ivrogne sortant d’une taverne et s’en prenant à quelque putain des rues, et ni fasse pas plus attention que cela. C’était hélas sans compter sur le dernier coup de pied que l’homme lui asséna dans le bas-ventre, et lui fasse lâcher un cri. Et il la laissa là, haletante, alors qu’il relevait son comparse étourdi et s’évanouissait dans la nuit. Ils l’avaient laissé tranquille. Mais pourquoi. Elle la sentit alors, la peur, insidieuse, qui avait pris possession d’eux. Elle leur avait fait peur. Les mains plaquées sur son ventre, elle se promit alors de toujours se souvenir du pouvoir de la peur.

    Il n’y avait aucun bruit dans la ruelle, juste le hululement d’une chouette planant dans le ciel. Aveuglée par les étoiles, Ozwen se mit à espérer qu’après tout, Anndell ne l’avait pas reconnue.

    désolée, j'ai pris un peu de temps pour ma réponse, j'espère qu'elle vous conviendra, et puis bref, débrouillez-vous avec ça Arrow I love you

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Cymeon Dugal

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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty31/5/2011, 9:17 am

    Le premier à lui répondre ne fut pas celui qu'il aurait classé comme le plus habile et prompt à le duper, mais il pouvait tout aussi bien être à la tête du groupe. Cela dit, il ne décelait à l’œil aucune trace de magie et Cymeon devina qu'il s'agissait là plutôt d'un accompagnateur. Son regard bifurqua vers l'autre homme, qui allait probablement prendre la parole d'ici peu. Son acolyte avait tourné la tête vers lui, et c'était sans conteste un signe qui le poussait à considérer cet homme comme le leader. C'était donc avec lui qu'il traiterait principalement, bien. A vrai dire, il aurait détester devoir traiter avec la femme aux longs cheveux blancs. Il n'avait ni confiance en la gente féminine, ni lorsque celle-ci était prêtresse.
    Ils semblaient tous sur leurs gardes, ce qui le rassura quelque peu. S'ils avaient peur de lui, alors c'est qu'il avait moins à craindre d'une quelconque embuscade. Un ennemi qui vous redoute est toujours un ennemi plus faible que ce qu'il pourrait être en apparence. Le chevalier fit preuve de patience, il sentait une infime hésitation de la part de ses interlocuteurs... Elle pouvait signifier plusieurs choses, mais l'une d'elle suggérait qu'ils n'avaient pas réussi à rassembler la somme demandée. Cette transaction ne devait pas durer des lustres, plus vite il serait loin d'ici en possession de son argent, et plus vite il aurait l'esprit tranquille. Il ne fallait pas non plus qu'on les surprenne, car il mettait sa tête en jeu, même dans un endroit comme celui-ci qui couvait les pires mécréants du royaume.

    Tout autre chose attira pourtant son attention. Non loin du petit groupe, un ivrogne à priori avait l'air de s'en prendre à une jeune femme. Probablement une prostituée, puisque cela courrait les rues ici même si la plupart d'entre elles préféraient l'enceinte des bordels. En temps normal, Cymeon n'aurait même pas daigné s'intéresser plus que cela à cette altercation, mais les mots que l'homme avait prononcé suscita son intérêt. "Elle" leur avait fait quelque chose. Portait-elle une arme ? Une femme armée dans les ruelles de Sombreris n'avait rien de surprenant, mais il préférait être certain que sa présence n'ait rien à voir avec le rendez-vous qu'il avait lui-même fixé pour la vente du Graal.
    Après un dernier regard vers ses interlocuteurs, le chevalier tourna les talons au même moment où un cri déchirant fendit la nuit sombre. Lorsqu'il arriva à hauteur de la source de tout ce vacarme, il sortit son épée. Les ivrognes avaient fichu le camp, mais sur le sol crasseux reposait une frêle petite brune qui se tenait le ventre. L'homme lui avait vraisemblablement foutu son pied dans l'estomac, non sans retenir sa force. Elle avait du mal à reprendre son souffle. Pourtant, cette vision ne lui inspira aucune pitié. Le chevalier plaça la pointe de son épée sous le menton de la jeune femme, et la força à relever les yeux vers lui. De part ses vêtements, il devina aisément qu'elle n'avait rien d'une prostituée...

    "On s'est perdue ?" railla-t-il, en esquissant un maigre sourire de satisfaction derrière son masque. Il lui agrippa le bras, et la releva de force avant de la traîner vers le lieu où l' attendaient les trois autres. "Je devrais vous faire payer 50 livres de plus pour cet affront." dit-il, semi-furieux, son épée toujours en main mais pointée vers le sol. Il envoya la brunette à leurs pieds, tandis qu'il passait à leur hauteur, puis reprit sa place première. "C'est à vous je crois, non ? Bien que je ne comprenne pas tout à fait de quel secours elle aurait pu vous être. A moins qu'il y en ait d'autres... ?"

    Ils s'étaient déjà présentés à trois à ce rendez-vous, alors qu'il n'en attendait que deux. Voilà qu'il en avait une quatrième dans les pattes. Si une seule autre surprise le prenait de court, il se jurait de mettre fin à ce rendez-vous. Les druides et prêtresses n'auront qu'à racheter le Graal à quiconque le lui en débarrasserait au prix le plus fort.
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Anndell Lucedith

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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty4/6/2011, 1:35 pm

    « Anndell, si on ressort vivant de toute cette mésaventure, on ira se bourrer la gueule jusqu'au petit matin... » Ce à quoi l'intéressé ne répondit que par un simple sourire. Si les armes de son ami contre la nervosité étaient, comme toujours, l'humour et la et jovialité, la sienne restait le silence. Aussi n'échangea-t-il qu'un regard entendu avec Pépin, avant de s'attarder sur la prêtresse qui aux cheveux blancs. S'il n'avait d'abord pas été rassuré par le fait de s'enfoncer dans les Sombreries aux côtés d'une parfaite inconnue, la solennité de son apparence avait de quoi forcé le respect de tout homme, et il ne s'inquiétait guère quant aux capacités guerrières de la jeune femme. S'ils l'avaient choisi, c'est qu'elle devait être capable de se défendre. Le fait qu'on l'ait envoyé lui, en tant que représentant, restait par contre le plus grand mystère. Il avait presque tourné le dos à son ordre, et il se retrouvait pourtant là, à attendre le Graal, une somme ridiculement grande battant sa cuisse. D'instinct, il referma sa cape autour de lui, comme un rempart contre la nuit, sous toutes ses formes possibles.
    Soudain, un bruit de pas se fit entendre, et Anndell eut un frisson d'appréhension, tandis qu'une silhouette faisait son apparition, non loin d'eux. Massif, l'homme qui s'avançait avait tout d'un guerrier, ce qui ne fut pas pour rassurer le druide, qui plissa les paupières. L'homme s'arrêta à une distance raisonnable, pour le moment visiblement plus méfiant que belliqueux. « Messieurs... Madame... Belle nuit, n'est-ce pas ? » Il haussa un sourcil, peu sûr de la façon dont il pouvait répondre. Pépin lui, n'hésita pas et répondit au salut non sans humour, qui n'apaisa pourtant en rien la nervosité de chacun. « Place aux affaires, voulez-vous ? Avez-vous mes quatre cents livres ? » Il sentit, à ses mots, le regard de son ami peser sur lui. Et comme la prêtresse ne semblait pas vouloir prendre la parole, il s'apprêtait, à contre-cœur à répondre à l'homme, non sans prendre le temps de choisir soigneusement ses mots. Ils leur fallait coûte que coûte repartir avec le Graal, mais comment le convaincre de repartir avec cent livres de moins que prévu ?

    Il n'eut cependant pas l'occasion d'y réfléchir bien longtemps, puisque l'attention de son interlocuteur fut soudain attirée vers un point derrière son épaule. Anndell suivit son regard jusqu'à voir une jeune femme aux prises avec deux ivrognes. Toute sa conscience lui cria d'aller lui porter secours, mais il n'était pas certain d'être en mesure de déserter la transaction. Le chevalier lui, ne s'embarrassa pas de ces réflexions et le dépassa soudain, se dirigeant à grandes enjambées vers le lieu de l'agression. Ses compagnons n'ayant pas bougé, il les imita, non sans inquiétude. Ce genre de scénario, dans un tel quartier, ne devait pas être rare et c'était précisément ce qu'il avait craint en venant jusqu'ici. Il y avait bien d'autres lieux tout aussi discrets, et beaucoup moins dangereux, surtout lorsqu'on était en possession de trois cents livres et d'un supposé Graal. Il espérait seulement que la jeune femme comme les deux hommes qui l'avaient agressés n'étaient pas des complices du guerrier, qui comptait bien se débarrasser d'eux après avoir obtenu l'argent. Ce n'était certainement pas ce genre de mission qui allait le réconcilier avec son ordre, et il se promit, si jamais il devait rentrer chez lui cette nuit, de ne plus jamais ouvrir une seule de leur missive. Et l'homme revint finalement vers eux, traînant la femme derrière lui, qu'il jeta finalement à leurs pieds sans aucun ménagement. « Je devrais vous faire payer 50 livres de plus pour cet affront. » Le druide fronça les sourcils, sans comprendre. De plus, il aurait préféré voir l'épée que le chevalier pointait vers le sol dans son fourreau. « C'est à vous je crois, non ? Bien que je ne comprenne pas tout à fait de quel secours elle aurait pu vous être. A moins qu'il n'y en ait d'autres... ? » Il jeta un regard noir à l'homme, avant de s'accroupir devant la jeune femme, visiblement mal en point. Il avait à peine posé les yeux sur elle qu'il se figea, ses yeux s'écarquillant légèrement.
    Ozwen. Il se retint à grand peine de prononcer son nom, comme de faire apparaître son étonnement. Posant ses mains sur les bras de la jeune fille, il l'aida à se redresser, refermant autour d'elle la cape qui laissait voir ses vêtements de nuit. Il pinça les lèvres lorsqu'il réalisa qu'elle l'avait sans doute suivit, sans s'occuper de sa propre sécurité. Le regard qu'il posa sur elle était chargé de reproches, comme de questions muettes et d'inquiétude. Il prit cependant soin de ne pas avoir l'air trop empressé, et lorsqu'elle fut debout, il reporta son attention sur le chevalier. « Elle n'est pas avec nous, et quand bien même, il était inutile de la traiter de cette façon. » Reculant d'un pas, il ne lâcha cependant pas le bras de la jeune femme, qu'il serrait sans doute un peu trop fort. Il se félicitait de n'avoir jamais parlé d'elle à Pépin, malgré les nombreuses fois où il avait manqué le faire. Mais les mots restaient toujours coincés dans sa gorge, comme si Ozwen se devait de rester un secret. « Quant à nos affaires, nous ne vous assurerons de rien tant que nous ne serons pas sûrs que vous êtes bien en sa possession. » Inutile d'ajouter plus de précisions quand tous les quatre savaient pertinemment pour quelle raison ils étaient réunis ce soir. De plus, les précisions dans ce genre d'endroits ne pouvait qu'attirer des ennuis dont ils se passeraient sans doute bien.
    Il ne quittait pas l'homme des yeux, alors qu'il serrait toujours le poignet d'Ozwen, dont la présence, si elle le contrariait, l'apaisait également d'une certaine façon et ne lui donnait que plus de raisons de se montrer tant prudent que convainquant.


Dernière édition par Anndell Lucedith le 23/10/2011, 9:43 pm, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty16/6/2011, 11:54 am

    Le calme retomba dans la ruelle, et le cœur d’Ozwen reprit un rythme régulier, alors que la main toujours crispée sur son ventre, elle tentait d’atténuer la douleur en respirant le plus doucement possible. Se pourrait-il que l’homme lui ait cassé une côté ? Elle l’ignorait, mais la douleur, loin de se calmer avec le temps, ne faisait qu’empirer à chaque mouvement. Il lui fallait trouver un abri, rapidement, déguerpir de ces ruelles malfamées, trouver un endroit où se soigner, et laisser Anndell à ses secrets. Elle n’avait jamais encore connu d’évènements aussi intenses depuis son arrivée à Camelot, et la chaumière lui apparut comme un havre de paix. Les joues et les yeux noyés par des larmes dont elle ignorait jusqu’alors la présence, la jeune femme se releva sur un coude, le temps de se rendre à l’évidence. Elle n’avait aucune idée de l’endroit où elle était. Elle avait suivi le druide sans même regarder où elle allait. Et son havre de paix s’éloignait de seconde en seconde.

    Et alors qu’elle avait à peine eu le temps de s’apitoyer sur son sort, Ozwen sursauta en sentant la lame glacée d’une épée venir caresser l’arrondi de sa joue et lui faire relever la tête. Elle s’attendait à tomber de nouveau sur l’un de ses agresseurs qui, remis de ses émotions, serait venu lui offrir la punition qu’elle méritait, mais le visage qui lui fit face la glaça jusqu’aux os et la laissa sans voix, frissonnante de peur. « on s’est perdu ? » Ozwen déglutit, tentant tant bien que mal de reprendre contenance. Mais tout s’enchainait bien trop vite, et elle ne pouvait qu’assister, impuissante, à sa propre capture. L’homme la releva rudement, et elle ne put s’empêcher de lâcher de nouveau un cri lorsque sa douleur au flanc la relança. Elle n’arrivait pas à réfléchir, il le fallait pourtant, il lui fallait trouver une solution, une excuse, disculper Anndell, et surtout, ne pas croiser son regard, ne rien y lire, et surtout pas de la tristesse, de la déception ou de la résignation, ou quelque sentiment que ce soit qui aurait ses maigres défenses en morceaux.
    L’homme la malmena de nouveau en la jetant violemment à terre, et elle dût retenir un haut-le-cœur. Son impuissance décuplait la colère nourrie par la douleur. Elle sentit un bras la relever, en douceur, et elle reconnut Anndell. Elle se blottit contre lui pour échapper à l’homme masqué, mais dans ses yeux brûlait une flamme vive. Elle était démasquée. Et elle regardait ce pauvre humain, persuadé qu’il était que son épée le protégeait de tous les dangers. Des instincts primaires se réveillaient en elle, et si n’y avait eu la présence du druide pour l’apaiser, elle aurait déjà commencé à jouer avec la vie du malheureux. Peu importait sa côté brisée, ou la confiance déchue d’Anndell. La douleur lui faisait probablement tourner la tête. Car elle se rendait compte des sentiments qui l’animaient désormais, et même si elle les trouvait délicieux, c’était des sentiments neufs, qu’elle n’avait jamais ressenti auparavant, et elle ignorait où cette colère la mènerait.

    « c'est à vous je crois, non ? bien que je ne comprenne pas tout à fait de quel secours elle aurait pu vous être. à moins qu'il n'y en ait d'autres... ? » « je suis seule. et j’ignore qui vous êtes ou ce qui vous mène ici. de quoi auriez-vous peur ? » La réplique, acide, s’était vue accompagner d’un sourire amer, tordu, et elle sentit une pression sur son bras, les doigts d’Anndell qui se refermaient, et elle se tût. « elle n'est pas avec nous, et quand bien même, il était inutile de la traiter de cette façon. » Ozwen garda la tête baissée, et son visage revêtit le masque le plus impassible qu’elle possédait. Ce n’était plus l’heure pour les faux pas. « quant à nos affaires, nous ne vous assurerons de rien tant que nous ne serons pas sûrs que vous êtes bien en sa possession. » Elle se mordit la lèvre, la curiosité se mêlant au melting-pot d’émotions qui la submergeaient déjà. De quoi parlaient-ils donc ? Quel était ce sa qui les avait tous réunis en cette nuit glaciale et obscure ? Ozwen n’était pas sûre de vouloir connaître la réponse. Elle n’était pas sûre de vouloir être embarquée dans quelque chose qui la dépassait clairement. Mais la machine était lancée, elle ne pouvait plus faire demi-tour. Alors elle retint son souffle. Et attendit.

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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty28/6/2011, 8:32 pm

Ill avait reçu la missive tard dans la soirée, au couvert de la nuit, par hibou. En voyant le sceau qui fermait cette dernière, il eut un moment d'absence. Non, cela ne pouvait pas être lui. Pourquoi lui écrirait-il ? Et comment savait-il qui il était et ce qu'il venait faire ici, à Camelot ? Étrange, vraiment. Mais piqué par sa curiosité, il ouvrit le courrier, doucement, s'attendant presque à ce qu'il soit ensorcelé ou piégé. On ne sait jamais. Santh était un homme mystérieux et très puissant, mais bon, il doutait que le fondateur de l'ordre se charge d'une telle besogne plutôt que d'envoyer un autre Marcheur l'achever si c'était là son idée. Il avait la main suffisamment longue pour ça. Mais il n'était pas question de ça. Bien au contraire. Il n'en revenait pas, il lui fallut lire la lettre trois fois avant d'en réaliser pleinement le contenu. Le grand fondateur des Marcheurs le mandatait lui, pour une mission d'importance. Et pas n'importe laquelle. Santh avait eut vent que le Graal serait en vente bientôt, et qu'il était capital que l'ordre entre en sa possession, par tous les moyens possibles et inimaginables. En regardant cette lettre, il s'interrogea. Longuement. Pourquoi lui plutôt qu'un autre ? Car certes, il avait du potentiel, mais il était certain que d'autres Marcheurs, plus puissants et surtout plus expérimentés feraient l'affaire. Comment avait-il était retrouvé aussi facilement ? Qu'est-ce que Santh comptait faire de lui une fois le Graal en sa possession ? Car il était clair pour lui que s'il échouait, sa peau ne vaudrait plus grand chose. Et fuir perpétuellement, non, il avait déjà donné.
Regardant une fois de plus le bout de parchemin se trouvant entre ses mains, Aedhàn se sentit soudainement empli d'une immense fierté, au-delà de l'appréhension qui perdurait en amont. Puis il se dit que la situation était à double tranchant pour lui. S'il échouait, il y perdrait sûrement la vie. On ne pouvait décemment décevoir quelqu'un comme Santh sans conséquence. S'il réussissait, il obtiendrait de la reconnaissance de la part du membre le plus éminent de l'Ordre. Ce qui pour lui serait une première, lui l'éternel sous-estimé. Mais c'est précisément ce dernier point qui jouerait en sa faveur une fois de plus. Personne ne le soupçonnait jamais. Trop maigre, trop angélique, trop ci, trop ça. Tant de choses qu'il n'était pas que lui-même s'y perdait parfois. Mais qu'importe, il remplirait sa mission, de son mieux. Il ne lui restait plus qu'à trouver les moyens de remplir cette dernière sous les meilleurs hospices possibles. Car même s'il tirerait une fierté morbide de mourir de la main de son chef, il préférait vivre encore un peu. Histoire de pouvoir assouvir sa vengeance...

Le jour J, il quitta le château sans encombres. L'avantage d'être un noble, ou de se faire passer pour tel, c'est que personne ne vous questionne jamais. Il avait pris son cheval et quitté l'enceinte de Camelot sans heurts, prenant la direction du lieu de rencontre fixé, selon la lettre, par un chevalier de Camelot. Cet aveu ne l'étonnait même guère. Le loup dans la bergerie. Et le pauvre Lohot qui ne se doutait de rien. Il n'avait vraiment hérité que du nom de son père, et rien d'autre. Il n'avait rien d'un roi, enfin, rien d'un roi digne de ce nom. Prenant ses précautions avant de partir, il s'était armé et avait pris des vêtements de rechange, pour quitter ses habits de "noble" pour reprendre ses vêtements habituels, bien plus passe-partout, et donc plus adaptés aux circonstances. Prudent, il avait attaché sa monture à quelques encablures du site de la rencontre. Il ne pensait pas qu'il y aurait autant de monde. Il ne s'y était pas préparé. Mais qu'importe, il ne pouvait plus reculé. C'était sa vie en jeu, au-delà du succès de la mission. Pas le droit à l'erreur donc. Il avait pris une cape avec lui. Qu'il sortit de sa sacoche pour l'ensorcelé afin de la rendre invisible. C'était le seul moyen de s'approcher sans se faire repérer. Mais jusqu'à présent, il n'était parvenu qu'a le faire fonctionner sur un laps de temps assez court. Une quinzaine de minutes tout au plus. Il fallait donc agir rapidement. Abaissant la capuche de sa veste sur son visage, venant complété le maque lui couvrant le visage, il avança vers le petit attroupement réuni pour la vente. Il ne fallait pas qu'il soit reconnu, sans cela sa mission auprès de Mordred échouerait elle aussi, et ça, c'était tout bonnement impensable pour lui.
Se faufilant doucement, évitant de briser une branche et de se faire repérer, il se glissa aux côtés de Pépin. Sortant sa dague de sa botte, le plus discrètement possible, il ouvrit une légère fente dans sa cape, visant un point très précis de l'anatomie du jeune homme. Ça n'avait rien de personnel, mais il le gênait dans le bon déroulement de son plan. Et les ordres avaient été très clairs. Tous les moyens devaient être mis en œuvre pour obtenir le Graal. Une fois qu'il eu localiser visuellement la zone à frapper, il introduisit la lame dans le dos, sans bruit, presque sans trace. Pépin ne dut sentir qu'une légère sensation de pincement au coeur. Mais bientôt, ses poumons se rempliraient de son propre sang. Mort douce, si on veut, qui paraîtrait surprenante mais qui lui laissait le temps de s'occuper du second obstacle sur sa route. Il avait identifié le vendeur. Le fameux chevalier. Et fait évoluer son plan dans cette optique. Sa seconde victime, une prêtresse, quand à elle semblait avoir entendu un bruit. Il ne pouvait lui faire connaître le même sort. Il lui fallait user de magie cette fois. Mais cela risquait de le faire découvrir. Au diable les peut-être, il fallait risque le tout pour le tout. Il prononça donc un sort qui provoquerait l'étouffement de la jeune femme, petit à petit, comme si une liane se nouait autour de sa gorge. Ce qui lui laisserait le temps de s'approcher de Cymeon et d'attraper le Graal. Mais sentant plus vite que prévu les symptômes inhérents au manque d'air, Adhal attrapa un pan de sa cape, découvrant donc Aedhàn au reste du groupe. Cette mission prenait un tour des plus déplaisant pour lui, alors que tout avait si bien commencé.

Fort heureusement pour lui, son intelligence avait fait ses preuves. Car un instant après qu'il ne fut découvert, Pépin commença à cracher du sang, provoquant choc et stupeur chez les personnes présentes ici. Mais bien évidemment, certains ne se laissèrent pas si simplement abuser. L'un d'entre eux, Anndell, essaya de le frapper tandis qu'il s'éloignait en direction de Cymeon. Invoquant un forte bourrasque de vent qui eut l'effet d'un violent coup de poing sut son plexus, vidant tout l'air de ses poumons, il se fraya un chemin vers son but. Cette diversion, largement suffisante pour lui permettre d'attraper l'objet qu'il était venu chercher. Et le feu qu'il déclencha juste après, encerclant les autres, termina de lui permettre de fuir, suffisamment loin du pouvoir des druides et prêtresses présents à cette réunion. Il avait réussi. Il n'en revenait pas lui-même. Mais pas question de tout fiche par terre tant qu'il n'aurait pas donner l'objet à qui de droit. Il ne se retourna pas une seconde. Les pouvoirs des autres présents étaient largement suffisants pour venir à bout de l'incendie, il n'était pas dupe, mais il serait alors déjà loin. Car qu'on se le dise, même si Aedhàn n'avait rien contre ses "collègues" Marcheurs présents, les ordres étaient bien clairs. Ce qui en un sens le faisait se poser d'autres questions, sur Santh notamment. Puisqu'il semblait prêt à sacrifier certains des siens pour un objet comme le Graal. Mais bon, maintenant qu'il avait agit, il était un peu tard pour se poser trop de questions. Alea jacta est. Comme disait l'autre. Chevauchant toutes brides dehors, notre jeune Larchset avait accompli un miracle aujourd'hui. Dont il n'aurait jamais le crédit. Et c'est dans le fond cette pensée là qui le dérangea le plus. Lui qu'on pensait toujours à tort être inoffensif. Les préjugés auront toujours la dent dure, il faut croire...
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Cymeon Dugal

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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty4/7/2011, 12:38 pm

    « je suis seule. et j’ignore qui vous êtes ou ce qui vous mène ici. de quoi auriez-vous peur ? » De quoi avait-il peur ? Cymeon se mit à ricaner en guise de réponse à la question de la petite brune à présent debout. Il était le rôdeur masqué, il n'avait peur de rien, ni de personne. Bien qu'au fond ce n'était pas tout à fait vrai, il avait au moins pour obligation de laisser croire à ses ennemis qu'il était sans peurs. Un homme prêt à tout est un homme dangereux, et il avait tout intérêt à être considéré comme tel. Il en était d'ailleurs de même sur le champ de bataille, lorsque le voleur revêtait son costume de chevalier. Le soldat qui avance sans se soucier de sa propre vie est bien plus redoutable, et a tendance à semer le doute dans les troupes adversaires. Tout cela, il l'avait bien sûr appris à ses dépends et il s'était efforcé depuis ce jour de cultiver les apparences. « quant à nos affaires, nous ne vous assurerons de rien tant que nous ne serons pas sûrs que vous êtes bien en sa possession. » C'était qu'il n'avait pas affaire avec des idiots au final, puisque celui qu'il avait érigé en leader se révélait être plus fin négociateur qu'il n'y paraissait. Cymeon observa méticuleusement les quatre personnes qui se tenaient devant lui. La brune avait décidé de ne plus faire de vagues et était fermement tenue par le leader. Quant aux deux autres, ils se tenaient tranquille eux aussi. La prêtresse n'avait pas encore daigné participer activement à cette rencontre, et c'était un fait qui le laissait assez perplexe. Mais soit, le chevalier rangea son épée dans son fourreau, puis glissa lentement sa main dans son baluchon. Il découvrit l'objet avec précaution, gardant constamment un œil sur ses interlocuteurs. Au moindre mouvement brusque, il dégainerait à nouveau son épée pour la planter dans quiconque s'approcherait de trop près avant qu'il n'ait récupéré son argent. Lorsque le Graal fut exposé totalement à ses potentiels clients, le rôdeur leur donna seulement quelques secondes pour s'assurer qu'ils achetaient bien le calice tant convoité, puis le rangea à sa place. Il n'était pas à l'abri de yeux indiscrets, comme le prouvait la présence de la jeune femme. « Maintenant l'argent. » ordonna-t-il sans plus de complaisance.

    Mais la transaction prit une tournure encore plus inattendue. Les yeux de la prêtresse roulèrent subitement dans ses orbites, et elle agrippa la gorge, suffoquant presque instantanément. Le voleur eut un mouvement de recul, avant qu'un autre étrange phénomène ne se produise. Cette fois-ci, se fut l'homme à la gauche du leader qui s'effondra, frappé d'un mal aussi soudain que la femme aux cheveux blancs. Cymeon s'alarma, sans pour autant qu'il ne puisse faire quoique ce soit. La femme au bord de l'agonie tendit sa main, et il ne comprit ce qu'elle tentait de faire que lorsqu'une nouvelle présence se dévoila. Une cape d'invisibilité, vraiment ?! L'homme était cela dit découvert maintenant, et le chevalier ne perdit pas une seconde de plus pour dégainer son épée. Si cet homme était là pour voler le Graal, il lui faudrait d'abord lui passer sur le corps. Le leader de la petite troupe tenta en vain de toucher l'individu alors que celui-ci fondait sur lui. Redressant le buste, Cymeon attendait que l'homme arrive à sa hauteur. Quelque chose l'empêcha pourtant d'être apte au combat, car une douleur insupportable au plexus le paralysa sur place. Il tomba à genoux, son épée glissa au sol. L'individu s'empara du Graal, sous ses yeux ébahis. Il n'avait rien pu faire, rien. Et ce n'était pas terminé, le vrai voleur de cette histoire les enferma au cœur d'un cercle de feu. Si la douleur s'était peu à peu évaporée, et qu'il avait pu se relever, la chaleur dégagée par les flammes hautes de plus de deux mètres l'empêchait sans conteste de poursuivre l'individu. Il n'y avait aucune issue. Fou de rage, le chevalier laissa échapper un cri de frustration. « Je te retrouverai ! T'es un homme mort ! » s'époumona-t-il. Sa cage thoracique se soulevait avec frénésie, et il avait du mal à reprendre ses esprits. Le rôdeur se retourna vers les autres. La prêtresse avait perdu connaissance et l'autre blessé s'étouffait dans son propre sang. Il ne mettrait pas longtemps avant de rendre l'âme, et son ami penché au dessus de lui n'y pourrait rien.
    Les flammes moururent elles aussi, mais laissèrent un cercle noir sur les pavés de Sombreris. Ils n'étaient plus que trois, trois pauvres idiots qui venaient de se faire avoir comme des bleus. Il ne fallait pas traîner ici plus longtemps, ils avaient dû attirer l'attention sur eux et bientôt des curieux viendraient les débusquer. Personne ne devait le trouver ici, ni même ne serait-ce que l'apercevoir. Le voleur était déjà loin, mais il restait l'argent. Il avait perdu le Graal, mais il pourrait au moins avoir un petit prix de consolation. Cymeon reprit son épée, et s'avança vers la prêtresse. Les deux autres avaient leur attention portée sur le mourant, peut-être ne le remarqueraient-ils même pas. Il se baissa pour attraper la bourse, et l'arracha littéralement de la taille de la femme sans se préoccuper de l'état de santé de la malheureuse. Ils n'avaient qu'à se débrouiller, de toutes façons, elle était vraisemblablement déjà morte. Le voleur n'avait pas fait de quartier, et son intervention, presque chirurgicale le laissait penser qu'il s'agissait là d'un plan soigneusement échafaudé. Qui d'autres pouvaient organiser une telle frappe sinon les marcheurs ? Il retrouverait cet homme, il avait assez de contacts pour glaner quelques informations. Et lorsqu'il l'aurait devant lui, même sa magie de pacotille ne pourrait le sauver, oh oui, il s'en assurerait personnellement. On ne se jouait pas aussi facilement du rôdeur masqué. Si cette histoire se savait, il jouirait d'une mauvaise réputation qui serait très nuisible à ses affaires.

    Cymeon se releva et s'apprêtait déjà à filer dans les rues sombres de Sombreris, mais celui qu'il avait désigné comme leader s'interposa. Bien sûr, l'argent... La transaction n'avait pas eu lieu, les trois comparses ne repartiraient pas avec le Graal. Mais lui repartait les mains vides, si ce n'était pour cette petite bourse, et ça, ce n'était pas négociable. Le chevalier releva son épée pour menacer l'homme, conscient qu'il ne lui opposerait probablement qu'une faible résistance. « Elle n'en aura plus besoin là où elle va, alors écarte toi où je finis le boulot en vous liquidant tous les deux. » La brune n'avait plus moufté depuis, et même s'il la soupçonnait de posséder une quelconque magie, il espérait qu'elle n'en profiterait pas pour l'utiliser. La magie avait fait assez de dégâts ici, et pour 100 livres qui ne lui appartenaient même pas, cela en deviendrait ridicule.
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Ozwen Melbeth
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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty13/7/2011, 8:21 am

    Ce n’était qu’une coupe. Une vulgaire coupe teintée de noir dans l’ombre du soir. Mais l’homme la tenait avec une telle délicatesse, qu’Ozwen se perdit un instant dans sa contemplation. L’objet rayonnait. Elle pensait n’y voir que la réflexion de la Lune, ou d’une torche lointaine, mais même en comparaison de cette lueur, les étoiles semblaient bien pâles. Un frisson la saisit lorsqu’elle cru comprendre à quoi elle avait affaire, et elle détourna le regard, choquée. Le Graal, entre les mains impures d’un humain. Les légendes racontées au coin du feu remontèrent doucement des tréfonds de sa mémoire, nourries par la vision si particulière des Marcheurs. Elle tenta de relever la tête, et de croiser le regard d’Anndell, mais ne put s’y résoudre. Elle avait l’horrible impression d’avoir trahi sa confiance, et ce sentiment se mêlait au dégoût que lui inspiraient désormais toutes les personnes qui l’entouraient. Le druide lui avait dit un jour avoir quitté son ordre pour vivre tel un humain, loin de toute magie. Elle comprenait désormais qu’il l’avait trompée. Il ne pouvait se trouver ici, ce soir, en compagnie du détenteur du Graal, de son propre chef. La présence de la prêtresse n’en était que plus claire. Anndell avait rejoint les siens, sa propre famille. Allait-il la rejeter, parce qu’il était Druide et elle Marcheuse ? Un froid soudain l’envahit. Elle se sentait vide, abandonnée. La fatigue reprenait ses marques, ainsi qu’un abattement si profond qu’elle aurait juste voulu s’allonger par terre, et dormir, dormir jusqu’à ce que le soleil se lève, et que ses rayons nettoient toutes traces de ce cauchemar. Mais ce mauvais rêve était bien réel. Et il allait prendre un tournant des plus inattendus.

    Perdues dans ses pensées, elle ne sentit l’étincelle de magie que trop tard, quelques secondes à peine avant qu’un inconnu ne surgisse du néant, au milieu d’eux. Mais le sort avait déjà frappé les deux compagnons d’Anndell, et quand ceux-ci s’écroulèrent à terre, l’homme en profita pour s’éclipser en compagnie du Graal. Et le monde plongea dans le silence. Elle crut un instant qu’une vision allait s’emparer de son esprit. Comme dans un rêve, elle sentit la poigne d’Anndell se raffermir sur son poignet alors qu’il les entrainait tout deux vers le chevet de Pépin. Un simple regard coulé vers lui lui fit comprendre qu’elle ne pouvait rien faire, ni pour lui ni pour la prêtresse. C’était trop tard. Elle aurait préféré qu’elle le lâche. Si ce n’était pas là le premier mort qu’elle voyait, elle n’en appréciait pas plus leur compagnie. Et quand bien même elle aurait pu faire quoique ce soit à l’aide de ses pouvoirs, elle ne pouvait s’empêcher de détacher son regard de la ruelle sombre où le voleur s’était engouffré. Ce n’était pas une vision qui venait de lui tomber dessus. Juste la crue réalité. L’homme avait usité de la magie, pour tuer. Car ils étaient morts, elle le sentait au plus profond de sa chair, aux poils hérissés sur ses bras, aux deux petites étincelles qui s’étaient éteintes dans l’univers. Et ces meurtres ne pouvaient signifier qu’une seule chose. L’homme était un Marcheur. Un être de sa propre guilde. Et dès lors que cette affirmation s’insinua dans son esprit, une question la lancina. L’avait-il reconnu ? Avait-il vu en elle la fille d’Odhràn, la renégate, la fuyarde ? Savait-il qui elle était ? Et dès lors, une seule chose l’occupait désormais. Le rattraper. Elle se releva. Fit un pas. Puis deux. Elle semblait entourer de brouillard. Une voix résonna à son oreille, lointaine. Et le rôdeur se retrouva face à elle. Il ne semblait pas vouloir l’empêcher de partir. Lui-même ne comptait pas vieillir ici. Mais Anndell, qu’elle avait senti la rejoindre, ne semblait pas du même avis. C’est alors qu’elle remarqua la bourse dans la main de l’homme. Etrangement, alors qu’en temps normal elle n’aurait pas craché sur de l’argent, celui-ci la laissa indifférente. Peu importe qui repartait avec, tout ce qu’elle comprenait alors, c’est que l’homme la ralentissait. Et elle avait perdu de trop précieuse minute. L’effluve magique se dissipait lentement, mais bien trop sûrement à son goût. « elle n'en aura plus besoin là où elle va, alors écarte toi où je finis le boulot en vous liquidant tous les deux. » Ozwen siffla entre ses dents. Les humains pouvaient se montrer si stupides, parfois. « pars, pars d’ici, maintenant, ou je te jure que je te retrouverais et te ferais payer chacun de tes crimes. chacun. très. lentement. » Elle appuya chacun de ses mots. Elle n’oublierait pas facilement qu’en voulant vendre le Graal, il avait retourné contre lui la colère des Dieux, et que lui seul était responsable de l’hécatombe qui venait de se produire ici Imperceptiblement, alors qu’elle avait parlé d’une voix sourde, presqu’un murmure, ses yeux s’étaient colorés d’or. Un simple tour de passe-passe. Mais elle avait retenu la leçon. La peur pouvait faire des merveilles.

    Elle se retourna une dernière fois vers Anndell. Elle répugnait à le laisser seul avec le rôdeur. L’homme était armé, et il ne possédait même pas la protection de la magie. Mais elle ne pouvait plus attendre, ni même tenter de lui expliquer. Il ne comprendrait pas, ce besoin impérieux de savoir. Il fallait qu’elle sache. Qu’elle sache si, demain, ou le jour d’après, elle prenait le risque de voir son père frapper à la porte de la chaumière. S’il prenait seulement la peine de frapper. Et c’était un risque qu’elle ne pouvait prendre. Avec un dernier regard pour le rôdeur, plein de haine et de rancœur, elle s’élança dans la nuit. Elle l’entendit crier son nom. Puis l’ombre se referma sur elle.

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MessageSujet: Re: INTRIGUE N°1   INTRIGUE N°1 Empty23/10/2011, 10:45 pm

    Lorsque le Graal apparu enfin sous leurs yeux, son cœur manqua un battement. Un ignorant n'y aurait vu qu'une coupe sans valeur, quand il en percevait presque les morceaux d'histoire et les tragédies qu'elle portait en elle. Pourtant, il était loin de comprendre cette nouvelle religion et l'obsession qu'avait conçu le roi pour ce calice – lui croyait en les pouvoirs de la forêt, des montagnes et des tempêtes. En ces dieux qui, là-haut, festoyaient et guerroyaient sans cesse, plein d'une vie qu'ils avaient insufflé aux hommes, sans doute dans l'espoir de trouver là un divertissement de plus. Ils étaient tour à tour bons et cruels, généreux et injustes. Ils étaient leurs dieux depuis toujours, et jamais, aussi bon puisse être ce nouveau dieu dont on encourageait la croyance, il n'oublierait sa première allégeance. Aussi, lorsque le rôdeur dissimula à nouveau le calice, sentit-il sa détermination plus ferme que jamais, persuadé que son ordre comme celui des prêtresses n'avaient pour but que de détruire l'objet, si dangereux pour leurs anciennes croyances, et qu'il n'y avait pas de meilleures choses à faire. « Maintenant l'argent. » Si déterminé qu'il en avait oublié leur principal problème. Mais alors qu'il s'apprêtait à lui répondre, la prêtresse à ses côtés porta la main à sa gorge et, ce faisant, dévoila le visage d'un nouvel importun. Il ne pu, tout d'abord, qu'écarquiller les yeux devant l'apparition, jusqu'à ce que la femme aux cheveux blancs s'effondre, suivit de Pépin, crachant du sang. Son regard se porta de l'un à l'autre, et le sentiment d'impuissance qui s'empara de lui manqua le faire hurler. Il se contint cependant, lâcha le poignet d'Ozwen et se jeta sur l'inconnu, cause, il le savait de la mort de ses deux compagnons. L'autre l'évita cependant facilement, visiblement plus intéressé par le possesseur du Graal... et avant qu'il ne puisse en réaliser l'importance, celui-ci passait d'une main à l'autre, alors que le marchandeur gisait à terre. La magie. Il l'avait senti comme on sent le vent soulever un pan de sa cape. Il l'avait senti l'effleurer comme la vieille amie qu'elle était, mais celle utilisée par l'inconnu était sournoise, violente. Tout en lui rejetait une telle utilisation de ce don qu'ils partageaient.

    Autour d'eux s'éleva soudain un mur de flammes, et il ne pu qu'à peine distinguer le voleur, qui disparu avant même qu'aucun d'entre eux ne se soient suffisamment remis de sa surprise. En quelques secondes, tout avait changé. Le Graal, le marchandeur, toute l'importance de ces détails s'envola devant la vue de son amie qui s'étouffait dans son propre sang, sans qu'il n'y puisse quoique ce soit. Il se tourna vers Ozwen, qui secoua lentement la tête, et il se laissa lourdement tomber près de Pépin, qui semblait déjà ne plus rien voir.

    Un mouvement sur sa gauche attira son attention, et il vit le rôdeur se redresser, tenant dans sa main gantée la bourse emportée par la prêtresse. Ses sourcils se froncèrent, et il se releva brusquement, incapable de comprendre comment cet homme pouvait encore penser à quelques pièces d'or, lorsqu'il était ainsi entouré par la mort. Alors que l'homme lui tournait le dos, il le contourna vivement, lui coupant toute retraite. « Comment pouvez-vous seulement y penser ? » « Elle n'en aura plus besoin là où elle va, alors écarte toi où je finis le boulot en vous liquidant tous les deux. » Il ne pu s’empêcher de tressaillir devant l'épée qu'il brandit devant lui, mais ne recula pas pour autant, ses yeux rivés aux siens. Qu'il réagisse ainsi ne l'étonna guère, car comment ces hommes sans valeur pourraient-il jamais réagir autrement ? « Pars, pars d’ici, maintenant, ou je te jure que je te retrouverais et te ferais payer chacun de tes crimes. Chacun. Très. Lentement. » Il se retint de quitter des yeux l'intrigant, pour les porter sur Ozwen, pour sa survie autant que par crainte d'y trouver les traces de la magie qu'il sentait entourer chacune de ses paroles à l'instant même. Il oubliait si facilement à quel point elle pouvait être forte, et impitoyable. Il n'était pas à la hauteur, ne savait même pas où il trouvait le courage de se dresser contre cette homme armé d'une épée, quand lui ne possédait rien d'autre pour se défendre que des pouvoirs qu'il n'était même pas sûr d'être capable de maîtriser. Il ne cilla pas, cependant, du moins jusqu'à ce qu'il entende les pas d'Ozwen qui s'éloignaient. Là, il ne pu faire autrement que se retourner, criant son nom sans qu'elle ne fasse mine de s'arrêter. Où allait-elle et que croyait-elle faire ? Il ne la pensait pas capable de fuir, mais comment appeler, alors, son geste ? Tout en lui, soudain, se crispa. Ses poings se serrèrent alors qu'il se tournait de nouveau vers le rôdeur, et ses yeux semblaient jeter les mêmes flammes qui les entouraient, un peu plus tôt. « Et maintenant ? Allez-vous me tuer moi aussi pour quelques pièces ? » Il s'approcha de l'homme sans trembler, comme mu par la colère et le désespoir, maintenant que son ami était mort et que sa protégée s'était mêlée aux ombres. Il arracha la sacoche suspendue à sa ceinture, et la lança aux pieds du marchandeur, le mépris peint sur son visage. « Baissez-vous, prenez donc, je vous l'offre ! Puisque vous ne vivez que pour cela et que aviez bien raison : là où nous irons tous, nous n'en aurons plus besoin. »
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