ALLÉGEANCE ↔ S'il y a bien une personne qu'il s'est juré de servir, c'est lui-même. Aedhàn n'a servi et ne servira que ses intérêts avant tout. Son propre profit est tout ce qui l'intéresse, ce qui le motive profondément. Il veut obtenir vengeance et peu importe la façon dont celle-ci sera assouvie, du moment qu'il l'obtienne, il se fiche bien de devoir servir untel ou untel durant un temps. Alors bien entendu, il fait croire à tous et surtout à Mordred qu'il lui est fidèle, qu'il donnerait sa vie pour le servir, mais il n'en est rien. La seule personne pour laquelle il aurait pu le faire l'a trahi il y a bien longtemps. Alors non, il ne mourra pour personne. Et sa loyauté va là où son intérêt se porte. Pour le moment il est donc du côté de Mordred, mais celà peut changer à tout moment. Son allégeance est aussi aléatoire que la météo. Un jour c'est le beau fixe, et l'autre jour, la tempête. Pour lui, Mordred n'est qu'un bon moyen de faire payer à tous ceux qui l'ont blessés dans le passé leur affront. Il n'en a pas forcément une opinion très haute, même s'il le respecte en tant que puissant druide mais ça ne va guère plus loin. Il n'est qu'un pion pour lui, même s'il est conscient qu'il doit en penser tout autant à son sujet. Au final, chacun s'y retrouve en fin de compte, et tant qu'ils en restent à ce status-quo, Aedhàn lui sera fidèle. Autant que faire se peut bien entendu.

RICHESSES ↔ La plus grande richesse que possède Aedhàn en ce monde, son intelligence. Et à ses yeux, c'est une richesse qui a tendance à se perdre hélas. Beaucoup sont riches à millions et pourtant si bêtes. Mais puisqu'il faut parler de ses possessions physiques, et bien parlons-en. Aedhàn possède un cheval, ce qui est déjà pas mal, il se nomme Esca. Quelques vêtements, des livres, une plume et un encrier, ses richesses n'en sont pas réellement, pas de façon pécuniaire en tout cas. Mais en revanche, sentimentalement parlant, là c'est différent. A présent qu'il se fait passer pour un noble, il a bien sûr un peu plus de choses, mais qui ne lui appartiennent pas vraiment, car provenant de Mordred. Mais ça, il s'en fiche. Bien qu'il ai grandi dans le faste de la cour d'Orcanie, Aedhàn n'est pas quelqu'un de vénal mais bien sûr, un minimum de confort lui est nécessaire. Le seul véritable objet de valeur qu'il possède réellement est un anneau, offert par sa mère. Fait de fer, il a des motifs celtes, d'inspiration druidique. Il le garde généralement dans sa poche ou alors attaché autour d'une simple lanière de cuir autour de son cou. Pour le reste non, pas de richesses. Il n'a pas de terre à lui, ni de maison puisqu'à son âge il ne vit plus avec ses parents. Il a un moment vécut dans une petite hutte mais depuis qu'il s'est fait rejeté par les autres druides, il erre sans but. Actuellement, grâce à une ruse de Mordred, il profite du luxe de se faire passer pour un noble, et a donc un appartement à Camelot. Mais il compte bien partir dès qu'il aura complété sa mission. Et Aedhàn n'aime pas l'échec. Le dernier qu'il a subi a été bien trop cuisant pour qu'il puisse en tolérer un autre.

LIEU DE REPOS ↔ Il a longtemps connu la stabilité d'avoir un toit au dessus de sa tête, puisque le travail de son père le lui assurait. Il a donc grandit au sein de la Cour d'Orcanie jusqu'à ce qu'il parte pour rejoindre les druides dur le Conyinent un temps. Mais rejeté par les siens, il erra quelques semaines avant d'arriver au royaume de Gorre, reccueillit par Mordred, qui a vu dans son impulsivité autre chose que des ennuis. Alors il fut envoyé en mission, et celle-ci l'a emmené depuis une semaine environ à Camelot où il réside en tant que noble. Il a donc ses appartements, plutôt cossu en comparaison aux derniers mois de vagabondage qu'il a connu mais bon, il ne compte pas vraiment finir sa vie ici. Son but ? Retourner un jour en Orcanie, car avant de servir le royaume de Gorre, il compte bien se rendre justice à lui-même. Si au passage, il peut y gagner certains avantages, tant mieux. Quant à une éventuelle personne qui pourrait l'attendre, il n'a pas ce plaisir là, la haine hante trop son esprit et son coeur pour le moment. Mais qui sait un jour peut-être...

SOUVENIRS DU PASSÉ ↔ On pourrait croire qu'Aedhàn a eu une enfance désastreuse quand on voit à quel point il peut être empli de colère et de haine. Qu'il a vécu bien trop de choses horribles dans son passé l'ayant conduit à agir ainsi. Mais il n'en est rien. Ce jeune homme a eu une enfance merveilleuse car contrairement à beaucoup, grâce à l'emploi de son père, il n'a jamais manqué de rien puisqu'il a grandit à la Cour du royaume d'Orcanie. Donc à l'abri du besoin, ayant une famille aimante, une éducation (ce dont beaucoup ne peuvent pas se vanter à l'époque). Et en tant que fils de druide, il a appris également maints arts inhérents à ce statut. Il n'y a guère qu'une chose qui a pu l'attrister quand on le lui a appris. En effet sa mère a eu un fils avant lui, Owain. Mais hélas le nouveau-né n'a vécu que quelque jour avant de s'éteindre sans raison durant une nuit (ce qu'aujourd'hui on appelle mort subite du nourrisson, il a cessé de respirer sans qu'on s'en aperçoive). Il porte donc en second prénom celui de son frère. Il trouve ça un peu étrange mais bon. Il n'a pas eu son mot à dire alors il fait avec. Non, le réel seul traumatisme qu'il a subit dans son passé porte un nom. Un nom dont la simple évocation le met dans une rage noire. Gwenddolen. Élevés ensemble depuis leur naissances respectives ou presque, le départ de la jeune fille pour Avalon a dévasté la vie du jeune Larchset. Et il a depuis ce jour nourrit une haine grandissante, une colère sans fin. Envers elle, mais aussi envers lui-même, se trouvant stupide d'éprouver de tels sentiments. Et c'est cet affront qui aujourd'hui motive sa venue à Camelot. Ça et sa vengeance longuement murie bien entendu.

VISION D'AVENIR ↔ L'avenir. Voilà un sujet qui n'intéresse Aedhàn que d'une manière distante. Pourquoi ? Car à ses yeux pour le moment seule compte sa vengeance. Le reste lui est parfaitement secondaire. Bien sûr il espère bien vivre encore quelques belles années, voir l'issue de cette guerre qui commence et fait rage. Mais pas question pour lui de tirer des plans sur la comète pour le moment. Son seul objectif: faire payer Gwenddolen pour le mal qu'elle lui a fait. Il prendra le temps qu'il faudra, mais pas question de passer outre. Mais bien sûr, bien des choses échappent hélas à son contrôle, il en est conscient, et si vous lui demandiez comment il envisage son avenir, il vous répondrait sûrement qu'à terme, il aimerait sans doute un jour avoir sa maison, une famille. Mais que ça reste très lointain à ses yeux, il a tant de choses à voir avant. Pourquoi se limiter à si peu quand le monde recèle tellement de merveilles ? Non, son avenir lui importe peu, c'est très abstrait pour lui, car le présent est ce qui prime. Ce n'est pas qu'il n'est pas optimiste ou qu'il n'arrive pas à se projeter dans l'avenir, mais tant de choses peuvent arrivées, prévues ou non, qu'il serait idiot à ses yeux de s'imaginer un monde qui n'existera sans doute jamais.

➽ Parle plusieurs langues, grâce à l'éducation reçue par son père, précepteur de son état. Il peut donc converser aisément en druidique, gaélique, celte, français et bien sûr anglo-saxon.
➽ Il n'en a pas l'air comme ça mais il manie l'épée de façon tout à fait convenable et avec un arc, il est juste redoutable.
➽ Il a pour habitude de faire tourner de petits objets entre ses doigts. Le plus souvent c'est une pièce, mais il lui arrive d'en faire autant avec une branche ou un couteau. Il ne sait pas pourquoi il fait ça mais ça le détend.
➽ Depuis qu'il est arrivé à Camelot, il aime passer son temps à se balader sur les remparts, surtout la nuit.
➽ Pour tous à la Cour, il est Sire Callum Abercrombie. Un noble en provenance de Carmélide. Neveu d'un grand seigneur, mort sans avoir eu de fils et dont il a de ce fait reçu le titre à sa mort.
➽ Grand amoureux de la nature, il lui arrive souvent d'aller sur les hauteurs pour observer les oiseaux, il trouve les rapaces fascinant. Il aimerait un jour avoir un faucon à lui.
➽ Il peut lui arriver de perdre la notion du temps quand il regarde un feu brûler.
➽ Très habile de ses mains, il lui arrive souvent de sculpter de petites figurines dans des morceaux de bois.
➽ Bien qu'il soit du genre manipulateur et qu'il ai sa part d'ombre, Aedhàn reste quelqu'un de véritablement bon. Pacifiste comme bon nombre de druides, il ne fera du mal que s'il y est forcé et parce qu'il estime qu'il faut ça pour obtenir ce qu'il désire.
➽ Il aime le fait qu'avec son visage et son allure on ne le pense pas assez fort ou mauvais. Comme quoi les apparences sont bel et bien toujours trompeuses.
➽ Aime monter à cheval, même si les occasions de le faire depuis son arrivée à Camelot se font rares.
➽ Sait jouer du violon et de la guitare mais très peu de personnes le savent. C'est son père qui lui a appris.
➽ A un très bon sens de l'orientation, particulièrement en forêt d'ailleurs.
➽ Sait aussi se repérer la nuit grâce à la position des étoiles. Pas forcément intéressant, mais utile.
➽ Possède une cicatrice au niveau du coude gauche, souvenir d'une chute alors qu'il était enfant, lors d'une escapade hors du château royal avec Gwenddolen.
➽ Lorsqu'il était sur les routes, il a réussi à subsister en préparant des onguents et autres potions curatives.
➽ A la fâcheuse manie de regarder les gens directement dans les yeux comme s'il essayait de lire en eux.
➽ Aimerait bien retourner voir ses parents en Orcanie mais il sait bien que ça n'arrive pas avant un bon moment encore.
➽ Leur écrit régulièrement mais n'envoie jamais les lettres qu'il conserve avec lui dans une partie dissimulée de la selle de son cheval.
➽ N'admettra jamais avoir peur des araignées. Il ne supporte pas ces bestioles, et ce depuis sa plus tendre enfance.
➽ Très bon nageur de son état.
➽ S'il le faut, il est tout à fait capable de fabriquer lui-même ses flèches, encore une fois son père voulait lui donner la meilleure éducation possible.
➽ Sait très bien imiter l'écriture des autres...
➽ Supporte très mal l'alcool au delà d'une pinte.
➽ A le visage très expressif. Que ce soit au niveau du regard ou de ses mimiques.
➽ Pas vraiment du matin, il a souvent du mal à ouvrir l'oeil en se réveillant.
➽ Même s'il trouve le principe des tournois parfaitement idiot, il est un très bon jouteur malgré sa carrure.
➽ Possède un humour bien à lui, la plupart du temps teinté de pas mal d'ironie et de sarcasme.
➽ Glabre de la tête aux pieds, il n'a pas le moindre poil aux jambes ou sur le torse.
➽ A gardé avec lui une mèche de cheveux de Gwenn qu'elle lui avait donné à son départ pour Avalon. Il la conserve dans un pendentif qui s'ouvre, en argent, avec un symbole druidique sur le dessus.

© Tumblr

Jamais il n'oublierait ce jour. Comment le pourrait-il ? Ce jour où il fut renié par ses pairs. Par sa seconde famille. Par ceux qu'il pensait être ses amis, ses compagnons. Une nouvelle fois dans sa brève existence, Aedhàn se retrouvait abandonné. Du moins c'est ainsi qu'il ressentit les choses à ce moment là. Une nouvelle déchirure, une nouvelle séparation subie et douloureusement de surcroit. Pourquoi ne pouvait-il pas tout simplement resté ? Parce qu'il était impulsif, car bien souvent ses sentiments entraînaient certaines réactions pas toujours souhaitées ou souhaitables. Mais comment pouvaient-ils ainsi le juger, le cataloguer au rang d'indésirable, d'électron libre totalement incontrôlable. Bien sûr, il est vrai que bien souvent, quand il était triste, contrarié ou en colère, ses pouvoirs se manifestaient toujours, et souvent de façon inopinée. Mais Aedhàn ne comprenait pas en quoi cela leur posaient un tel problème. Il n'avait jamais fait le moindre mal, à personne, il n'y avait eut jusqu'à ce jour qu'un peu de casse. Mais déjà on le regardait de travers à cause de son impulsivité, lui réputé pour être un lunatique. Mais tout le monde se fichait bien de savoir pourquoi dans le fond le jeune homme agissait ainsi. Une communauté. A ses yeux, une farce. L'intérêt de tous, tu parles. Cette promesse ne marchait que temps qu'on rentrait dans le moule. Lui en est sortit et il l'a payé. Chèrement.

« Ton temps parmi nous arrive à sa fin. Tu ne peux plus rester ici Aedhàn, pour le bien de tous. Tu dois partir. »
« Le bien de tous ? Mais qu'ai-je donc bien pu faire pour mériter une telle sentence ? J'aimerai au moins pouvoir me défendre puisqu'on semble m'accuser. »
« Tu ne contrôles pas tes émotions. Et de ce fait tes pouvoirs. Nous ne pouvons tolérer un tel comportement, il en va de la sûreté de tous. Nous préférons prendre des mesures avant qu'il n'arrive malheur. »
« C'est insensé ! Pourquoi une telle décision sans même essayer de me laisser y changer quelque chose ? De quel droit me renvoyer vous ainsi ? »
« Nous avons pris notre décision, elle est sans appel. Tu devras être parti à l'aurore. »
« Vous me renvoyez pour éviter que je cause du tort aux autres. Mais vous avez vous-même scellés votre sort et celui de ceux que vous pensiez ainsi protéger. »
En quittant la tente où s'était tenue cette petite réunion improvisée, sorte de conseil des druides, Aedhàn fulminait et comptait bien faire payer ceux qui s'étaient octroyés le droit de le renvoyer de la sorte, comme un indésirable, un moins que rien. Un druide indigne d'en porter le nom. Cela n'arrangerait en rien son impulsivité, c'est certain puisqu'ils avaient ravivé en lui une colère presque étouffée alors. En apparence du moins. Intérieurement, elle était toujours aussi présente. Elle ne l'avait pas quitté depuis ses treize ans à vrai dire. Moment fatidique où Aedhàn avait vu son petit monde basculé.

En regroupant ses affaires, Aedhàn sentit ce feu intérieur se ravivé. Une chaleur douce, familière, qui prenait petit à petit possession de son corps. Un signal d'alarme interne qu'il décida sciemment d'ignorer pour une fois. On le disait incontrôlable, il allait leur prouver. Son sac à peine mis sur l'épaule, son regard se posa sur ce qui lui avait servi de couche depuis des mois. Et cette dernière s'enflamma soudain. Comme par magie. La magie de la colère, la magie habitant le jeune homme, puissante, et malheureusement pour lui, intimement liée à ses émotions. Pas un seul regard derrière lui en quittant les lieux. Pourquoi se retournerait-il sur le sort de ceux qui venaient de le renier ? Son père lui avait appris tout ça: la compassion, la compréhension, les bonnes manières. Mais présentement, le jeune druide s'en fichait bien. Ne comptait que sa douleur. Et sa vengeance.
Quelques jours après avoir errer d'un village à un autre, cachant sa réelle nature, Aedhàn fini par se poser, et ce fut là qu'il se fit repérer par un petit détachement de Marcheurs. Il avait entendu parlé de ce groupe, mais jusqu'à présent il n'y avait prêté que très peu d'attention. Puisqu'il n'avait aucune raison de s'y intéresser. Mais à présent, tout était différent. Et quand il se fit approché par le petit groupe, il n'eut aucun mal à écouter leur discours et à les rejoindre. Il appris par la suite que ce groupe opérait pour Mordred. Et ce dernier désira le rencontrer. Intrigué, Aedhàn accepta cette entrevue. Cet homme semblait le connaître, le comprendre. Mais loin d'être dupe, il sentait bien qu'il comptait utiliser sa colère pour son compte. Mais soit, si en faisant le compte de Mordred, il faisait le sien... Pourquoi pas. Et puis la mission qu'il venait de se faire confier était parfaite pour lui. Un bon moyen de boucler la boucle. Et d'obtenir réparation au passage. Désormais un seul mot dictait ses actes: vengeance.

On devrait toujours réfléchir à la portée de ses actes, de ses paroles. On ne sait jamais à quel point ils pourront influencer la vie de l'autre. La faire devenir plus belle ou la voir sombrer dans l'horreur. Aedhàn en était la preuve vivante. Sans doute aurait-il du réagir autrement, ne pas laisser son caractère prendre le dessus de cette façon. Mais avec de si, on pourra toujours refaire le monde. Si Arthur n'était pas mort, si les druides n'avaient pas du quitter la Cour et perdu leur statut, s'il avait pu suivre Gwen à Avalon... Mais la vie était ainsi faite. Et lui comptait bien rectifier un minimum le tir, même si cela impliquait de faire souffrir la personne qui encore à ce jour, malgré toute la colère qu'il éprouvait contre elle, comptait encore le plus à ses yeux. Entre amour et haine, il n'y a qu'une frontière ténue, frontière qu'il s’apprêtait à franchir pour de bon. Du moins le pensait-il. Car encore une fois, entre ce qu'il désirait et ce qui allait se produire, il y avait un monde.

© Tumblr

En arrivant ici, il savait très bien qu'elle était là. C'était sa mission de la retrouver et de la ramener au royaume de Gorre, auprès de Mordred. Voilà près de dix ans qu'il ne l'avait plus vue. Depuis son départ pour Avalon. Départ qu'il avait appris la veille, telle une sentence. La seule personne avec lequel il avait jamais pu réellement s'entendre. La seule personne qui ne le prenait pas de haut, malgré les apparences. Il ne le compris que trop tard, celle qui malgré lui, venait de lui briser le coeur. Celle qui serait à l'origine de sa "mutation", la source de sa colère.
Mais il fallait le comprendre. Il avait passé près de 14 ans de sa vie à ses côtés. Ils ont toujours été fourrés ensemble dès leur plus jeune âge, à la Cour d'Orcanie. Aedhàn, simple fils de précepteur, ami avec la fille du roi. Jamais il n'aurait pu y croire si on le lui avait dit à l'époque. Et ils étaient proches, aussi proches que possible en considérant leur rangs respectifs. Car même s'ils étaient "seulement" des enfants, Gwenddolen restait la fille du roi. Quelqu'un de qui il ne fallait pas trop approcher, protocole oblige. Mais ils avaient partagés tant de choses. de longues balades en forêt, des jeux dans la cour du château, des fous rires, mais aussi des secrets, que seuls des enfants de leur âge pouvaient avoir. C'était un temps d'innocence, d'éclats de rire, de complicité. Qui prit fin brutalement le jour où la jeune fille quitta la Cour pour aller sur Avalon, suivre sa formation de prêtresse. Pourquoi avait-il fallu qu'elle soit prêtresse ? Pourquoi lui était-il un druide ? Car oui déjà à l'époque, Aedhàn savait pour son don. Son père le lui avait dit dès qu'il fut en âge de comprendre, et lui expliqua aussi pourquoi il avait choisi de cacher son don, tout en lui disant qu'il devait toujours être fier d'être un druide. Mais à ce moment là, il se fichait bien de qui il pouvait être, tout ce qu'il voyait c'était sa douleur, la perte qu'il allait subir sans y avoir été préparé.

« Ne fais pas cette tête, je ne vais pas à l'échafaud, je pars à tout juste à Avalon. Je reviendrais. »
« Je le sais bien ça Milady, mais vous étiez ici ma seule amie, si vous me permettez mon insolence. Qui à présent sera à mes côtés pour prendre part à une expédition sur les remparts ou à une razzia aux cuisines ? »
« Tu trouveras quelqu'un Aedhèan, je n'en doute pas un instant. Mais à présent adieu, mon carosse m'attend. Fais attention à toi mon ami. »
Elle descendit les marches jusqu'au carosse qui l'attendait en contrebas, laissant derrière elle le jeune garçon qu'il était alors. Et longtemps encore après son départ, il se tenait là, immobile, contemplant la porte par laquelle elle était partie loin de lui. Et dès lors, un feu naquit en lui. Le feu de la colère, qui n'était alors encore qu'une petite flamèche. Amenée à grandir et à s'intensifier au fil des années. Les premières semaines furent les plus longues à ses yeux. Il ne pouvait se résoudre à cette idée, à son départ. Mais la vie devait bien reprendre son cours. Il enfoui donc sa rancoeur au plus profond de lui, commençant déjà à donner le change devant tous. Il faut bien dire qu'avec une tête pareille, personne ne pouvait soupsconner la noirceur grandissante qu'abritait le garçon frêle et chétif qu'il était alors. Et chaque jour qui passait ne faisait qu'accroître sa haine et sa colère. Jusqu'au jour où tout devint incontrôlable pour lui, trop d'émotions enfouies qu'il ne pouvait réussir à apaiser, l'absence de Gwen à ses côtés ne faisant que perpétuellement lui rapeller combien elle lui manquait.

Et le temps passa. Immuablement. Implacablement. Et sa colère demeura intacte, mais à présent contrôlée, canalisée. En faisant son entrée à Camelot, Aedhàn prit d'abord un moment pour admirer les lieux. Le château était magnifique, même s'il avait perdu de sa superbe depuis la mort d'Arthur. En arrivant devant la porte de la salle d'audience, il espérait que la supercherie de Mordred ferait son office. Et ce fut le cas. On lui assigna une chambre au sein du château et on l'y conduisit presque immédiatement, histoire qu'il puisse s'installer dans les plus brefs délais. Et une fois ceci fait, il quitta l'endroit pour se mettre à explorer les lieux. Et il la vit. Elle arpentait le couloir qu'il venait d'emprunter à peine quelques secondes plus tôt. Elle lui sourit. Il cru qu'elle l'avait alors reconnu, et il sentit une douce chaleur l'envahir. Mais il se trompait. Elle ne faisait ça que par politesse. Elle n'avait pas la moindre idée de qui il pouvait être. Elle l'avait oublié. Mais pas lui. Comment aurait-il pu oublier celle qui avait plongé sa vie dans l'obscurité ? Il la salua donc, prenant lui aussi un ton aussi dégagé que possible, tout en sentant intérieurement la colère montée en lui, la chaleur si douce éprouvée au paravant se transformant en feu destructeur.
Elle n'avait pas changé. Toujours le même regard, toujours ce même sourire. Elle ne s'était qu'embelli en prenant de l'âge. D'une petite fille, elle était devenue une femme. Belle, sans doute trop même. Et bien qu'il était heureux de la savoir en vie, puisqu'elle se trouvait devant lui, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une rage dévastatrice. Pourquoi l'avait-elle laissé toutes ces années sans la moindre nouvelle ? Comment avait-elle pu l'oublier aussi vite au point de ne même pas reconnaître son visage ? Trop de questions sans réponses, trop de douleur, trop de regrets. une fois qu'elle eut passé son chemin, il la regarda s'éloigner. Il était plus que jamais déterminé à mener à bien sa mission, mais surtout à lui faire payer tout le mal qu'il avait pu endurer par sa faute. Habituellement, il trouvait ce genre de rétribution puérile et tout sauf constructive, mais quand il s'agissait d'elle, plus rien n'avait de sens à ses yeux. Bien et Mal. Raison et Passion. Amour et Haine.

COLIN. & tes gifs
Re-Bienvenue. :D

Re-bienvenue