Il faisait noir. Au dehors, aucun bruit ne venait troubler le sommeil paisible de ce pauvre village reclus sans aucun attrait si ce n’était les quelques craquements engendrés par la faune nocturne et autres farces du vent. Pourtant, Hipianne ne dormait pas. Elle n’en avait pas la force. Cela faisait maintenant six jours qu’elle avait envoyé ce faucon, celui qu’elle avait volé à Ignate, le plus riche homme de la contrée. Elle avait découvert autrefois l’art de la fauconnerie avec sa mère, ça n’avait pas été si simple au final de s’en faire obéir mais elle espérait secrètement que son message de détresse arriverait dans les mains d’une prêtresse et qu’elle pourrait enfin quitter cette vie macabre. Cela faisait maintenant deux ans que les coups avaient fait place aux caresses hideuses de ce beau-père infâme et Hipianne ne pouvait se résoudre à continuer à vivre ainsi. Les silences et sa froideur avaient suivi les cris et les pleurs, plus propices à la vengeance. Une vengeance qu’elle espérait bientôt pouvoir mettre sur pied, quelqu’en soit le prix qu’elle doive payer. Elle n’avait pas peur de la mort, elle l’était déjà. A l’intérieur.

Cette nuit là, il n’était pas venu, trop ivre pour pouvoir lever le moindre de ses membres. Hipianne avait donc eu une nouvelle nuit de répit, une nuit qu’elle espérait différente d’un espoir qui ne faiblissait, qui ne faiblirait jamais tellement il était la dernière chose qu’il lui restait. Le silence assourdissant la rendait folle mais elle ne pouvait se résoudre à s’endormir. Elle avait senti que ce serait différent cette fois-ci. Alors que l’aube approchait et qu’Hipianne avait fini par remettre ses plans à la nuit prochaine, un grondement se fit entendre. Il était trop tôt pour qu’il s’agisse d’un marchand ou d’un tout autre personnage habituel et ils semblaient être bien trop nombreux pour que cet événement ne soit normal. Par l’ouverture de sa lucarne, la jeune Hipianne découvrit alors cinq silhouettes chevauchant sur leurs montures à la lueur de leur torche. Ils auraient pu n’être que de vulgaires vagabonds ou pire, des truands mais elle n’avait pas peur, elle savait qu’ils venaient pour elle. Mais au fur et à mesure qu’ils approchent, elle se rendit compte que leurs silhouettes n’avaient rien de féminines. Se pouvait-il que des prêtresses aient envoyé des hommes pour venir chercher l’une des leurs ? Peut-être n’étaient-ils pas venus pour elle ? Elle avait pourtant tord car ils ne s’arrêtèrent qu’une fois devant sa porte. D’ailleurs, comment savaient-ils qu’elle vivait là ?

De forts coups furent frappés à sa porte qui la firent sursauter d’ailleurs avant que son ivrogne de beau père ne daigne venir l’ouvrir. « Qui êtes vous ? Que venez-vous faire chez moi à cette heure ? Partez ! » « Nous ne partirons pas avant d’avoir récupérer votre fille. » « Ma fille, je n’ai pas de fille ! » « Votre belle-fille ! » « Ah elle ! » Il hoqueta bruyamment alors qu’Hipianne entrait silencieusement dans la pièce principale. « Ce n’est qu’une servante, elle n’est rien ! » « Justement si, elle a une destinée, elle a un pouvoir et vous gros porc, vous ne faites que l’asservir en assouvissant vos pulsions ! » « JE VOUS DEFENDS DE ME PARLER AINSI, VOUS ETES CHEZ MOI ! PARTEZ IMMEDIATEMENT ! » « Je ne crois pas. » dit l’homme encapuchonné tout en sortant son épée, rejoint ensuite par ces compagnons. Agnos recula alors d’un pas, trop lâche pour se défendre. « Qui êtes vous ? » demanda alors une voix fluette, celle de la jeune Hipianne tout juste âgée de 15 ans. « Vous n’êtes pas envoyés par les prêtresses. » « Non Hipianne mais nous avons reçu ton message et crois-moi, vu ta situation, elles ne seraient même pas venues te chercher. Tu n’es qu’une paysanne à leurs yeux. » « Vous mentez, j’ai leur pouvoir, je suis des leurs ! » « QU’EST-CE QUE TU AS FAIT SALE TRAINEE ! » « TAISEZ-VOUS, cette conversation ne vous regarde pas ! … Tu es des leurs en effet Hipianne mais le rang est tout aussi important que le pouvoir aujourd’hui Hipianne, crois-moi ! » « Qui êtes vous alors ? » « Nous sommes des marcheurs, nous voyageons et nous avons… un certain idéal différent de celui de la majorité. Nous voulons t’aider et plus tard, tu pourras nous aider toi aussi. Tu as le choix Hipianne, rester ici toute ta vie ou bien nous suivre. Tu as ton destin entre tes mains Hipianne. » Elle ne les connaissait pas et venait de se rendre compte que ses sauveuses tant espérées ne viendraient plus jamais. Que devait-elle faire à présent ? Croire sur parole des inconnus lui promettant une vérité qu’elle ne connaitrait certainement jamais ? Suivre des hommes qui pourraient tout aussi bien être des bandits ou des tueurs ? Le danger était certes présent mais son choix, elle l’avait fait il y a bien des mois maintenant. Elle allait partir, les suivre pour ne plus jamais avoir à revivre ces nuits d’horreurs.

Elle avança donc vers la porte lorsqu’Agnos, son beau père se jetta sur elle. Immédiatement, l’un des hommes fit de même et la dégagea de cette montagne de graisse en un mouvement. « RESTE ICI ! TU DOIS RESTER ICI ! TU NE PEUX… » « Si elle peut, elle a fait son choix. » L’homme tendit alors sa main et Hipianne la prit. Ils remontèrent sur leurs cheveux et Hipianne prit place derrière le chef de cette petite troupe. Alors qu’ils s’éloignaient du village, la jeune fille pouvait encore entendre les cris de son beau-père qui malgré le peu d’amour qu’il lui avait jamais montré, continuait encore et encore d’accuser les vagabonds d’avoir enlevé sa fille. « Tu ne perds rien Hipianne, ne t’inquiètes pas. » Pour la première fois depuis des années, elle esquissa un sourire qui semblait plus sournois qu’affectif… « Oh et j’oubliais. Je m’appelle Santh Angalan. »

Castiel Essendiril a écrit:

Il parait que ça se soigne.

Haha, jsais pas si j'en ai envie par contre

OH pas de soucis Gwen J'adore Katie mais je l'ai trop joué alors je fais une pause! Ah désolée pour ton scénario mais si tu veux, comme l'histoire d'Hipianne n'est pas très précise encore, on peut en parler et voir ce qu'on peut faire (: (Ah moins que ce soit trop tard te concernant )

edit - quoiqu'en effet, je suis allée voir ta fiche et je pense que ça va être un peu trop difficile :/

Citation :

elle n'est plus vierge depuis bien longtemps

Celywaine Du Lac a écrit:

Oh mon dieu, la honte. Je viens de me rendre compte que je ne t'avais pas souhaité la bienvenue alors que je suis absolument amoureuse de ton début de fiche.
Bref, bienvenue ! Impatiente de lire la suite.