Tythiel Braunn. INSEREZ VOTRE CITATION A CET EMPLACEMENT prénom(s) et nom → Tythiel Braunn. Les naïades ne portant pas de nom de famille, Braunn est en fait le nom de son père. classe → jeune naïade lieu de naissance → Lac d'Ealan, au coeur de la forêt de Brocéliande age → tout juste dix-sept ans fonction → aucune traits de caractère → naïve, curieuse, vive d'esprit, charmeuse, enfantine, menteuse, têtue, imprudente, parfois mauvaise, lunatique

ALLÉGEANCE ↔ La loyauté de Tythiel revient de droit à son peuple, les êtres de l'eau. La jeune naïade n'a longtemps connu que ses semblables, et a toujours été surprotégé - ce qui a finit par l'agacer. Ainsi, depuis son dix-septième anniversaire, elle vaque à sa guise, s'approche des humains, curieuse d'en connaître plus sur eux ... Elle est également influençable, donc sa loyauté n'est pas vraiment assurée à son peuple, malgré que ses parents et ses frères et soeurs tentent de la raisonner. Ils ne peuvent cependant plus la tenir enfermée dans le lac d'Ealan. RICHESSES ↔ Les biens matériels ne représentent rien chez les tritons et naïades. Croyez-vous qu'ils possèdent des maisons, sous l'eau ? Eh bien non. Ainsi Tythiel ne possède rien, à part un bracelet en corde très fine, avec une perle d'eau en guise de pendentif. Ce fut son cadeau pour ses dix ans, et elle ne s'en séparerait pour rien au monde. La perle contient de l'eau, et c'est un moyen de la rassurer lorsqu'elle est loin du lac - une sorte de superstition, donc, car son bracelet ne remplace pas Ealan. LIEU DE REPOS ↔ Tythiel est née et a toujours vécu dans le lac d'Ealan, avec les siens. L'eau est essentielle pour sa survie : elle doit y passer au moins deux heures par jour, sans quoi elle mourrait. Tythiel passe environ six heures par jour à nager dans le lac, en compagnie de ses semblables. Elle n'a jamais connu la solitude, car il y a toujours quelqu'un au lac. SOUVENIRS DU PASSÉ ↔ D'aussi loin qu'elle se souvienne, Tythiel a toujours été surprotégée : par sa famille mais également par tout les autres êtres de l'eau. Elle ne put quitter le lac avant ses dix ans, et encore jusqu'à ses dix-sept ans, il lui fallut attendre d'être accompagné par une naïade ou un triton plus âgé. Or, Tythiel aurait aimé plus de libertés : voilà pourquoi à présent elle n'en fait qu'à sa tête et abuse de sa nouvelle liberté. VISION D'AVENIR ↔ Tythiel veut rencontrer les humains. Elle veut les voir de près, leur parler et les toucher. A part cela, la demoiselle n'a aucun projet d'avenir : elle est bien trop insouciante pour y penser, après tout. Elle est fascinée par les humains, mais ne se voit pas pour autant partir loin de Brocéliande, du lac ... Nul ne sait vraiment ce que l'avenir lui réserve. Si elle suit le chemin que lui ont tracé ces parents, elle épousera simplement un triton et enfantera pour perpétuer sa race .... Perspective qui n'a rien de bien réjouissant pour l'instant.

➽ elle traverse chaque jour la forêt de Brocéliande, sans jamais oser en sortir. Elle s'arrête à l'orée du bois et contemple l'horizon, curieuse.
➽ elle ne mange pas beaucoup : à peine deux petits poissons par jour. Cela lui suffit largement.
➽ elle préfère la nage à la marche, et s'épuise facilement lorsqu'elle est hors de l'eau.
➽ elle n'a aucun sens du danger, ni aucun instinct de survie, malgré les avertissements des siens.
➽ elle est fascinée par les humains, et craint les centaures : leur carrure imposant lui ont toujours fait peur. Du coup, elle déteste également les chevaux.

« C'est dangereux, Tythiel ». Tythiel, alors âge de neuf ans, pencha la tête sur le côté tout en regardant au loin. Elle ne voyait pas en quoi la forêt de Brocéliande était dangereuse. Tout autour du lac d'Ealan respirait la paix, la sérénité. « Il y a quoi de dangereux ? », répondit-elle innocemment, tout en battant l'eau avec sa queue de poisson. Sa soeur aînée, assise au bord du lac, la contempla avec un regard morne. « Plein de choses. Les humains, pour commencer. Ils n'aiment pas les êtres de l'eau, tout ça à cause d'une vieille affaire qui remonte à des années. On ne se souvient même plus de ce qu'il s'est passé, tellement c'est vieux. De toutes façons, je ne comprends pas ton envie d'explorer le monde. Le lac ne te suffit pas ? L'eau, c'est notre élément. Alors moi, je te le dis, les naïades devraient rester dans le lac et ne pas en sortir. Il y aurait beaucoup moins de problèmes », dit la soeur sur un ton qui n'attendait aucune réponse. Pour preuve, Livia - c'était son nom - plongea la tête la première dans l'eau, laissant Tythiel seule. Celle-ci haussa les épaules : elle savait bien que Livia était une peureuse. Elle avait dix-neuf ans, et n'avait jamais - ô grand jamais - quitter le lac et ses proches alentours. Mais Tythiel ne se sentait pas de cette trempe là : elle s'imaginait plus comme Olwë, une cousine qu'elle appréciait. Olwë avait dix-neuf ans, tout comme Livia, mais au contraire, passait plus de temps sur terre que dans l'eau. Elle avait même rencontré des humains, avait-elle dit. Tythiel lui demandait toujours de lui parler des humains, de les décrire. Olwë disait qu'ils étaient tous différents, plus ou moins laids. Elle disait qu'il fallait bien choisir ce que l'on pouvait approcher, car beaucoup avaient un mauvais fond.

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Deux ans plus tard, Olwë avait rencontré un humain dont elle était tombée amoureuse. Elle avait beaucoup pleuré, en suppliant les plus âgés de la rendre totalement humaine. C'était tout bêtement impossible, tout le monde le savait. Les humains restaient des humains, les naïades restaient des naïades. Olwë devait bien le savoir, mais elle avait continué de pleurer et de supplier. Puis, elle avait disparu pendant un jour entier - on l'avait cru morte, puisqu'elle avait besoin de l'eau du lac pour vivre. Mais finalement, elle était revenue, bien vivante mais très faible. Elle avait trempé dans un bain d'eau de lac durant son absence, mais ce n'était pas assez. Ses parents avaient refusé qu'elle reparte voir les humains, et elle leur avait alors annoncé qu'elle était enceinte. Tythiel avait été très contente pour elle, mais les autres avaient crié au scandale. Le comportement d'Olwë était considérée comme honteux : il avait été décidé que l'enfant à naître serait donné à l'humain et qu'il en ferait ce qu'il voudrait. « Tu vois Tythiel, toi qui veut aller voir les humains ! Tu veux finir comme ta cousine Olwë ?! », l'avait sermonné sa mère. Bien sur que non. Tythiel ne voulait pas être traitée comme Olwë, ni aimer un humain. Elle ne voulait pas non plus d'enfants. Mais cela ne l'empêchait pas de continuer à vouloir voir les humains pour autant.

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Quelques années plus tard. Comme chaque matin depuis son dix-septième anniversaire, Tythiel sort du lac. Au contact de l'air, sa peau translucide reprend des couleurs, ses yeux prennent une teinte plus humaine, ses ongles longs se rétractent et enfin, sa queue de poisson disparaît pour laisser place à de longues jambes élancées. Tythiel se drape d'une robe blanche puis s'éloigne du lac, d'abord lentement puis de plus en plus vite. Elle est toujours un peu hésitante lorsqu'elle marche, mais son équilibre s'améliore de jour en jour. Comme chaque matin, elle parcourt la forêt de Brocéliande jusqu'à arriver à son orée : là, elle s’assoit et se contente de regarder au loin. Là-bas, il y a des humains. Tythiel aimerait y aller, elle pourrait. Encore une fois, elle se lève et s'apprête à quitter Brocéliande, la tête haute. Puis, encore une fois, elle finit par se rétracter et fait demi-tour. Elle retourne alors près du lac, où elle plonge en profitant du contact de l'eau sur sa peau redevenue translucide. Un jour c'est sur, elle passera la frontière entre Brocéliande et le reste du monde. Un jour, c'est sur, sa curiosité prendra le dessus face à son bon sens. Qu'est-ce qui l'en empêche, après tout ? Le souvenir d'Olwë, de son enfant rejeté et du chagrin causé, peut-être ? Ce ne peut pas être aussi dangereux qu'on le dit, si elle fait attention ? Si seulement Tythiel savait faire attention ...