THE CRIMSON RIVERS
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 mon chant je l'ai appris, porté par le vent, soufflé par les esprits.

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Ozwen Melbeth
oz ✩ this is where the wild things are.
Ozwen Melbeth

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MessageSujet: mon chant je l'ai appris, porté par le vent, soufflé par les esprits.   mon chant je l'ai appris, porté par le vent, soufflé par les esprits. Empty9/5/2011, 10:31 pm

    La concentration faisait perler d’infimes gouttes de sueur qui, sur son front lisse et dans la pénombre de la masure uniquement éclairée de quelques bougies, prenaient des teintes d’or. Dans l’air frais du crépuscule, les volutes d’encens formaient d’étranges arabesques, qui montaient, dansantes, et venaient caresser le plafond de pierres. Et malgré des heures passées à les observer, à s’en faire saigner les yeux, leurs significations restaient totalement inconnues à Ozwen. Elle essayait, pourtant. Elle se souvenait de chacune des instructions données par Hippiane, ses conseils résonnaient encore à ses oreilles, pourtant, le moment venu d’appliquer la pratique, la jeune fille s’était trouvée totalement démunie. Elle se pensait pourtant bonne magicienne, en considération de son âge et de son expérience. Et forte de ses connaissances en anémomancie, la libanomancie ne devait pas être si compliquée. Que nenni, bien au contraire. Alors que la divination par le vent jouait sur la délicatesse d’une brise ou la force d’une tempête, se basant sur l’oscillation d’une feuille ou la danse du pollen, la fumée d’encens se montrait particulièrement capricieuse et instable, décidant de créer une boucle au dernier moment d’une ondulation, faussant ainsi la signification de l’ensemble. Et face à son incapacité de démêler les forces du destin, Ozwen luttait, et la rage et la honte lui faisaient monter les larmes aux yeux, larmes qu’elle s’efforçait encore de cacher alors que les yeux perçants d’Hippiane semblait la fouiller, creusant au plus profond de son être. La Marcheuse semblait encore plus instable que le don qu’elle maîtrisait. Ce n’était pas seulement une constatation faite par la jeune élève au bout de quelques heures en sa compagnie, c’était un fait avéré par les ans. Alors même qu’Ozwen était encore enfant, elle avait eu l’occasion de rencontrer Hippiane, au cours de certains voyages menés par son père. A l’époque déjà, la jeune fille l’effrayait. Il y avait quelque chose de bancal en elle, comme si elle était cassée de l’intérieur, et qu’elle ne connaissait pas ses limites. Elle n’avait pourtant jamais eu l’occasion de creuser un peu plus loin, jusqu’à il y a quelques semaines, lorsque Ozwen croisa de nouveau la Marcheuse dans Camelot. Cette rencontre la déstabilisa d’abord : elle savait qu’elle croiserait quelques Marcheurs dans la cité, mais Hippiane était l’une des protégées de Santh, et elle craignait que celle-ci rapporte aux oreilles d’Odhràn la nouvelle situation de sa fille. Elle s’était juré de rester loin de tous ceux qui lui rappelleraient son ancienne vie. Et pourtant. Les paroles douceâtres d’Hippianne avaient su l’apprivoiser. Et au fond d’elle-même, elle ressentait une sorte de réconfort à l’idée d’être de nouveau liée à la communauté. Après tout, celle-ci avait été sa famille pendant de longues années. On ne coupe pas le cordon si facilement.

    Et elle avait trouvé quelques avantages à sa compagnie. Celle-ci s’était en effet proposée de lui enseigner certains arts divinatoires encore inconnus à Ozwen, qui avait accepté, ignorant alors dans quoi elle s’aventurait. La divination était un art difficile, elle le comprenait désormais mieux que quiconque.

    Ozwen releva la tête et toisa Hippiane d’un regard limpide où se reflétait la résignation. Elle brassa l’air d’un geste de la main, éparpillant la fumée d’encens. L’âcre odeur de la rose et du patchouli lui prenait à la gorge, et elle se sentait étouffer. Son regard dériva sur les murs de pierres, lourdement drapés de tentures et de voiles, les miroirs aux cadres d’argent, la table où des herbes étaient soigneusement rangées, et pendant un infime moment, ressurgit dans son esprit, face à ses détails, l’impression très nette que la maison qu’elle partageait enfant avec ses parents, à l’époque où sa mère était encore vivante, ressemblait énormément à celle d’Hippiane. La sensation, bien que furtive, était d’autant plus étrange qu’elle l’appréciait. Elle se tourna enfin vers la Magicienne, avant de désigner la porte d’un signe de la tête.

    « peut-on faire une pause, s’il te plaît ? j’ai besoin de m’aérer l’esprit, peut-être que je réussirais mieux, après. et asgar doit être rentré de sa chasse, désormais. »

    Ozwen n’avait pas mentionné son faucon sans raison. En effet, au cours de l’une de ses visites, elle avait découvert que les jeunes femmes partageaient bien des points communs. Celui, notamment, d’avoir été initiées à la fauconnerie dans leur enfance. Hippiane par sa mère, Ozwen par son père. Elle supposait ainsi qu’Hippiane serait plus encline à lui offrir cette pause si elle y incluait son faucon. La Marcheuse pouvait se montrer rude pédagogue, parfois.

    Dehors, la nuit prenait peu à peu possession du monde. A l’extrême ouest, par delà la cime des arbres encore verts, le soleil dardait ses derniers rayons, inondant le ciel d’encre rouge, alors qu’à l’est, la lune pointée son museau rieur, car dans son cycle à peine entamé, son croissant ressemblait à un sourire bancal. Autour d’elle, la valse des étoiles avait commencé, et parmi elle, se découpant en ombres chinoises, dansait un faucon.
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Hipianne Dallod

Hipianne Dallod

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MessageSujet: Re: mon chant je l'ai appris, porté par le vent, soufflé par les esprits.   mon chant je l'ai appris, porté par le vent, soufflé par les esprits. Empty22/5/2011, 2:13 pm

Ce n’était pas dans les habitudes d’Hipianne de se comporter en pédagogue et encore moins transmettre à qui que ce soit son savoir en magie. Pourtant, il fallait bien qu’il existe une exception à la règle et cette exception n’était autre qu’Ozwen, une jeune marcheuse qui semblait vouloir à tout prix se détacher de ce mouvement même si se rapprocher d’Hipianne n’était pourtant pas très acceptable vu son but. La jeune femme n’avait pas beaucoup côtoyé Ozwen chez les marcheurs mais elle la connaissait bien de part son père, d’une part et ce dont elle avait pu entendre d’elle. Elle savait que la jeune fille possédait le pouvoir des prêtresses mais que la pauvre enfant avait toujours été empêchée de faire fructifier ses dons. Pourtant, elle possédait une certaine force en divination et Hipianne l’avait bien compris. Pourquoi l’aidait-elle ? Elle n’en avait aucune idée ou alors peut-être un léger sentiment d’identification, un souvenir d’elle plus jeune même si elle ne l’avouerait jamais. De plus, lui enseigner de nouvelles pratiques pouvait se révéler dangereux sur le long terme. Qui pouvait savoir ce que deviendrait Ozwen avec le temps ? Si elle n’allait pas changer de camp et quitter définitivement les marcheurs ? Hipianne courait donc un risque en devenant une sorte de préceptrice magique pour la jeune fille mais d’un côté, la côtoyer plus durablement lui permettait également de garder un œil sur elle et même si il n’était pas dans ses projets de la dénoncer à Odhràn ou bien à Santh, elle gardait une sorte de contrôle sur cette situation plutôt incongrue.

Mais s’il y avait bien un point sur lequel Hipianne ne différait pas de son habitude, c’était son intransigeance. Certes, elle aidait la jeune fille en l’initiant à sa forme de divination préférée mais il n’était pas question de lui faire une fleur. L’apprentissage de la magie était rude et demandait une précision et un travail titanesques. Une seule erreur pouvait mener à leur perte des dizaines voir des centaines d’hommes et bien que la mort ne gène en aucun cas Hipianne, elle savait prendre ses précautions lorsqu’il s’agissait de son camp et de ses intérêts.

Alors que la leçon continuait, Hipianne décela quelques signes d’agacement et de fatigue dans l’attitude d’Ozwen. Elle aurait pu se montrer bienveillante et proposer à la jeune fille de faire une pause mais ce n’était définitivement pas dans son caractère. Pourtant, lorsqu’Ozwen fit elle-même la requête d’une pause, Hipianne envisagea cette solution comme possible sans dire un mot attendant de voir la réaction de la jeune fille et ses arguments s’ils existaient. Elle sourit intérieurement lorsqu’Ozwen parla de son faucon, la petite était intelligente et observatrice, elle avait bien compris que se servir des goûts et passe-temps des gens pouvaient considérablement les adoucir et leur faire accepter une requête. Consciente du petit manège d’Ozwen, Hipianne accepta sa demande et pris le chemin de la porte de la maisonnette afin d’y faire rentrer un peu d’air et de sortir à l’extérieur. S’il avait bien une chose pour laquelle Ozwen n’avait absolument pas besoin de cours, c’était la fauconnerie. Dès leur première rencontre, Hipianne avait été impressionnée par le savoir-faire de la jeune fille, un domaine dans lequel elle excellait. Autrefois, la jeune femme avait elle aussi été initiée à cet art mais la disparition trop précoce de sa mère avait mis fin à cet apprentissage. Plus tard, elle avait pu se perfectionner auprès des marcheurs mais elle n’avait jamais été assez douée pour décider de posséder son propre faucon. « Tu l’as très bien dressé dis-moi. Il revient à chaque fois, je suis assez impressionnée. Même certains fauconniers du château n’arrivent pas toujours à se faire obéir si facilement par leur faucon. » dit-elle alors, non pas pour commencer une conversation, elle n’avait absolument pas peur du silence, mais plus pour tenter d’en savoir un peu plus sur la jeune fille et sa vie passée. Avec plus de détails, elle serait certainement bien plus à même de cerner la jeune fille et d’en déduire plus facilement quels pourraient être les chemins qu’elle prendrait par le futur…
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